OTTAWA — L’échéance étant arrivée jeudi pour que ceux qui souhaitent succéder au premier ministre Justin Trudeau déposent leur dossier de candidature, la course à la direction du Parti libéral du Canada prend maintenant une direction plus claire.
La formation politique indique que celle-ci dispose de dix jours, après réception des potentielles candidatures, pour les approuver ou non.
L’un des porte-parole du Parti libéral du Canada (PLC), Matteo Rossi, signale qu’il reviendra ensuite à Élections Canada de faire ses propres vérifications, «ce qui peut prendre plusieurs jours».
En attendant, voici qui a annoncé sa volonté de se retrouver sur le bulletin de vote des membres libéraux.
La Presse Canadienne a pu confirmer que sept des huit personnes ont présenté leur dossier avant l’heure limite de 17h et versé 50 000 $ sur les 350 000 $ requis, au total, pour l’ensemble de la course. De cette rondelette somme, seul le premier versement qui devait être fait jeudi est remboursable.
Mark Carney
L’ex-gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre insiste pour dire qu’il est un «outsider» du monde politique qui peut réellement se concentrer sur les enjeux économiques sur lesquels l’attention de M. Trudeau et son équipe a été, selon lui, trop détournée. Selon son argumentaire, il est le chef qu’il faut aux libéraux pour affronter les conservateurs de Pierre Poilievre. M. Carney – natif des Territoires du Nord-Ouest et ayant grandi en Alberta – tente de définir M. Poilievre comme un «politicien de carrière» aux «slogans à trois mots».
L’équipe de M. Carney a indiqué avoir soumis son dossier aux instances du PLC.
Chrystia Freeland
Depuis sa démission fracassante comme ministre des Finances, celle qui a longtemps été la numéro 2 du gouvernement de M. Trudeau se distancie du premier ministre sortant, ayant notamment soutenu sur les ondes de TVA qu’elle est sa «propre personne». L’ex-journaliste ayant grandi, comme M. Carney, en Alberta, mise sur son expérience de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain sur fond de tarifs imposés par la première administration du président américain Donald Trump pour plaider qu’elle est la femme de la situation.
Mme Freeland a fait savoir qu’elle a soumis son dossier aux instances du PLC.
Karina Gould
La députée ontarienne de Burlington fait aussi valoir qu’elle peut tenir tête à M. Poilievre, cherchant vraisemblablement à mettre à profit son expérience de leader à la Chambre du gouvernement Trudeau, ce qui l’a souvent menée à donner la réplique au chef conservateur au cours de la période de questions. Comme Mme Freeland et M. Carney, celle qui pourrait être la plus jeune candidate s’est engagée à être à l’écoute des membres du PLC, prioritairement, ainsi qu’à revisiter la politique phare de tarification fédérale du carbone et, plus précisément, son volet du prix sur les combustibles, qui se répercute chez le consommateur.
Mme Gould a indiqué avoir soumis son dossier de candidature aux instances du PLC.
Frank Baylis
L’ancien député montréalais est le seul potentiel candidat issu du Québec à s’être déclaré. L’homme d’affaires à la tête de l’entreprise Baylis Medical Technologies a indiqué en entrevue avec «Le Devoir» qu’il ne s’est pas représenté aux élections de 2019, après son seul mandat comme élu fédéral, parce qu’il avait été «choqué par le « gaspillage de temps » associé au travail de député», a rapporté le quotidien. Toujours selon cet article, M. Baylis estime que son profil et son expérience lui permettront de gagner rapidement le respect de M. Trump, même s’il admet qu’il n’est pas vraiment connu des milieux politiques.
L’équipe de M. Baylis a indiqué que ce dernier a soumis son dossier de candidature aux instances du PLC.
Jaime Battiste
Le député mi’kmaq de Cap-Breton a fait savoir, la semaine dernière, qu’il souhaite devenir le tout premier chef de gouvernement canadien autochtone. Député depuis 2019 de la circonscription néo-écossaise de Sydney—Victoria, il entend faire du financement des services aux communautés autochtones l’une de ses priorités et il propose de convoquer une rencontre des premiers ministres pour discuter du prix sur la pollution.
M. Battiste a indiqué qu’il a soumis son dossier de candidature aux instances du PLC.
Chandra Arya
M. Arya est devenu le premier membre actuel du caucus libéral à annoncer sa candidature seulement quatre jours après l’annonce du départ de M. Trudeau. Élu dans la circonscription ontarienne de Nepean, en banlieue d’Ottawa, depuis 2015, il a déclaré qu’il ne croyait pas avoir besoin de parler français pour devenir premier ministre, s’est prononcé contre le système de tarification du carbone et veut abolir la monarchie.
M. Arya a indiqué avoir soumis son dossier de candidature aux instances du PLC.
Michael Clark
Cet homme, qui se décrit comme un organisateur de la communauté chrétienne et un entrepreneur, a signalé qu’il souhaite être de la course pour rendre le PLC «pro-vie». Il a partagé sur le réseau social X une vidéo dans laquelle il explique les raisons qui ont motivé sa décision de tenter de succéder à M. Trudeau. Selon lui, il faut que les «adultes reviennent à la table». Il dit vouloir ramener la formation vers le centre et la détourner du «wokisme».
M. Clark n’avait pas répondu, jeudi en début de soirée, à une demande de La Presse Canadienne visant à confirmer s’il avait présenté son dossier de candidature aux instances du PLC.
Ruby Dhalla
Native de Winnipeg, au Manitoba, elle a été députée à la Chambre des communes de 2004 à 2011. La Bibliothèque du Parlement note, sur son site web, qu’elle a été défaite quand elle a tenté de se faire réélire en 2011. Mme Dhalla a été porte-parole du caucus libéral sur plusieurs dossiers, comme en matière d’immigration, de travail et de santé.
Mme Dhalla a indiqué avoir soumis son dossier de candidature aux instances du PLC.
– Avec des informations de Kyle Duggan, Nick Murray et Mia Rabson