Construction: l’Alliance syndicale évoque une plainte de négo de mauvaise foi

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Construction: l’Alliance syndicale évoque une plainte de négo de mauvaise foi

MONTRÉAL — Après plus de deux semaines de grève dans la construction résidentielle, l’Alliance syndicale évoque la possibilité de déposer une plainte de négociation de mauvaise foi contre l’APCHQ.

La convention collective est échue depuis le 30 avril. La grève a débuté le 28 mai, ne touchant que le secteur de la construction résidentielle, puisque les trois autres secteurs ont réglé. Et les parties ne s’entendent toujours pas, même avec l’aide d’une médiatrice.

L’Alliance syndicale, qui regroupe tous les syndicats de la construction, insiste sur sa volonté de conclure une entente négociée dans le résidentiel, comme elle l’a fait pour les trois autres secteurs: génie civil/voire, industriel et institutionnel/commercial, mais en négociant avec d’autres associations patronales.

Mais elle affirme maintenant «envisager d’autres moyens» pour faire débloquer ces négociations, puisque celles-ci n’aboutissent pas.

«Nous avons mandaté nos procureurs pour déposer une plainte de négociation de mauvaise foi et d’entrave aux activités syndicales», a-t-elle affirmé, disant estimer que l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) «ne fait pas tous les efforts raisonnables pour arriver à une entente».

La plainte n’avait pas encore été déposée, jeudi, mais l’Alliance syndicale disait évaluer «l’ensemble des recours possibles» dans le but de faire bouger les choses.

Le salaire est le principal point en litige.

L’Alliance se dit maintenant prête à accepter l’arbitrage, ce qu’elle avait refusé au début du processus, alors que l’APCHQ l’avait accepté. Mais, encore là, les deux parties ne s’entendent pas sur les balises à donner à cet éventuel conseil d’arbitrage.

Dans son «offre ultime», l’Alliance demande 8 % d’augmentation pour le résidentiel lourd en 2025 (immeubles de cinq et six étages) et 8,35 % pour le résidentiel léger (quatre étages et moins).

C’est un conseil d’arbitrage qui déterminerait les augmentations pour les années 2026, 2027 et 2028.

L’Alliance propose que le total, pour les quatre années, soit situé entre un minimum de 18 % d’augmentation et un maximum de 24,35 %.

Dans un message à ses membres, jeudi, l’APCHQ a dit analyser présentement l’offre et préparer une contre-proposition.

«Malgré une journée de travail et d’ouverture entre les deux parties, l’Alliance déforme publiquement la réalité des négociations. L’APCHQ déplore vivement ce comportement, qui n’aide en rien à la résolution du conflit actuel», a réagi l’association patronale du secteur résidentiel.

«L’APCHQ demeure pleinement engagée dans les négociations avec l’Alliance syndicale et réitère l’importance de privilégier le dialogue à la table de négociations, et ce, dans un esprit de confiance mutuelle», a-t-elle ajouté.

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