FREDERICTON — Le chef du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, promet plus d’argent aux lieux de culte et aux organismes communautaires pour qu’ils assurent leur sécurité, et il veut obliger les toxicomanes sévères à suivre un traitement.
À deux semaines de la fin de la campagne électorale provinciale, M. Higgs, qui brigue un troisième mandat de premier ministre, affirme que s’il est réélu, son parti adoptera «des lignes de plus en plus dures en matière de criminalité».
En campagne à Fredericton lundi, il a déclaré aux journalistes que les préoccupations en matière de sécurité étaient croissantes dans l’espace public, particulièrement pour les lieux de culte et les organismes communautaires.
Il a promis qu’un gouvernement conservateur réélu modifierait les modalités du Fonds d’investissement communautaire afin de permettre aux organismes sans but lucratif de demander du financement pour des mesures comme des caméras de sécurité et des serrures plus solides sur leurs portes.
Actuellement, ce fonds fournit 70 000 $ annuellement à chacun des députés pour soutenir des projets et des priorités communautaires dans leur circonscription.
En janvier dernier, une synagogue de Fredericton a été vandalisée et le ministre de la Sécurité publique a parlé d’une «attaque antisémite lâche». Lundi, on a demandé à M. Higgs pourquoi son gouvernement avait attendu jusqu’à aujourd’hui, neuf mois plus tard, pour débloquer plus d’argent afin d’assurer la sécurité des lieux de culte.
«Je pense que tout ce que nous ferons à l’avenir, nous nous demanderons toujours: « aurait-on pu le faire assez vite? », a-t-il répondu. Nous continuerons toujours à améliorer la sécurité dans nos communautés. Ce n’est qu’une étape de plus.»
Le programme conservateur de répression du crime prévoit également de rejeter toutes les nouvelles demandes de centres d’injection supervisée au Nouveau-Brunswick et de déposer un projet de loi pour forcer les personnes souffrant de toxicomanie grave à suivre un traitement.
La santé pour les libéraux et les verts
Le chef du Parti vert, David Coon, a quant à lui promis lundi de décentraliser la prise de décision dans les hôpitaux et autres centres de santé en créant des «conseils de santé communautaires locaux». Les verts estiment que les hôpitaux et les centres de santé ont perdu de l’autonomie à la suite de la fusion de huit régies régionales de santé en deux grandes régies au Nouveau-Brunswick: Vitalité et Horizon.
«La centralisation des responsabilités de gestion par les gouvernements libéraux et conservateurs a créé des silos de gestion au sein de nos hôpitaux, les privant de l’autorité nécessaire pour résoudre les problèmes localement et ouvrant le système de santé à l’ingérence politique», a déclaré M. Coon en point de presse à Sackville.
Les conseils de santé communautaires, a-t-il ajouté, seront composés de personnes «qui pourront à nouveau participer à la prise de décision pour leurs établissements locaux de santé, comme c’était le cas lorsque nous avions des conseils d’hôpitaux locaux».
De son côté, le Parti libéral a promis lundi une clinique de soins communautaires dans la vallée de Kennebecasis, qui fait partie de la circonscription de Quispamsis, représentée par Blaine Higgs, dans le sud du Nouveau-Brunswick. Les libéraux ont promis d’établir 30 cliniques de soins communautaires dans toute la province au cours des quatre prochaines années.
«Une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de me présenter à cette élection est l’état déplorable des soins de santé dans la vallée de Kennebecasis, où seulement un tiers des résidents peuvent obtenir un rendez-vous avec leur médecin en moins de cinq jours», a déclaré Aaron Kennedy, le candidat libéral dans la circonscription de M. Higgs.
Un sondage de la firme Mainstreet Research publié vendredi donnait aux libéraux 36 % des intentions de vote, devant les conservateurs à 32 %, mais avec 18 % d’indécis. Le Parti vert obtient 11 % des intentions de vote des répondants et l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick était loin derrière avec 1 %.
Le sondage téléphonique automatisé de Mainstreet a été mené auprès de 906 adultes entre le 1er et le 3 octobre; sa marge d’erreur est de 3,3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
Le scrutin au Nouveau-Brunswick aura lieu le lundi 21 octobre.