Une religieuse dont le corps s’est peu décomposé attire les foules

Trisha Ahmed, The Associated Press
Une religieuse dont le corps s’est peu décomposé attire les foules

Des centaines de personnes ont afflué dans une petite ville du Missouri cette semaine et la semaine dernière pour voir une nonne noire dont le corps s’est à peine décomposé depuis son décès en 2019.

Certains disent que c’est un signe de sainteté dans le catholicisme, tandis que d’autres disent que l’absence de décomposition n’est peut-être pas aussi rare que les gens le pensent.

Sœur Wilhelmina Lancaster a été exhumée en avril, selon un communiqué des Bénédictines de Marie, Reine des Apôtres, à Gower, dans le Missouri. 

Les moniales préparaient l’ajout d’un sanctuaire à Saint-Joseph, ce qui impliquait «la réinhumation des restes de notre fondatrice bien-aimée, Sœur Wilhelmina», selon le communiqué.

Lors de l’exhumation de sœur Wilhelmina, les nonnes avaient prévenues de ne s’attendre qu’à des ossements, puisqu’elle avait été enterrée dans un simple cercueil en bois sans embaumement il y a quatre ans.

Au lieu de cela, elles ont découvert un corps intact et «un habit religieux parfaitement conservé», selon le communiqué. Les religieuses n’avaient pas l’intention de rendre la découverte publique, mais quelqu’un a dévoilé un courriel privé et «la nouvelle a commencé à se répandre comme une traînée de poudre». 

Des bénévoles et les forces de l’ordre locales ont aidé à gérer les foules dans cette ville d’environ 1800 habitants, car des personnes sont venues de tout le pays pour voir et toucher le corps de sœur Wilhelmina.

Le monastère a indiqué dans un communiqué que le corps de sœur Wilhelmina sera placé dans une châsse de verre dans son église. Les visiteurs pourront toujours voir son corps et prendre de la terre sur sa tombe, mais ils ne pourront pas la toucher.

Le diocèse de Kansas City-St. Joseph a également publié une déclaration.

«L’état de la dépouille de Sœur Wilhelmina Lancaster a, à juste titre, suscité un grand intérêt et soulevé d’importantes questions, a déclaré le diocèse. En même temps, il est important de protéger l’intégrité des restes mortels de sœur Wilhelmina afin de permettre une enquête approfondie.»

«L’incorruptibilité a été vérifiée dans le passé, mais c’est très rare. Il existe un processus bien établi pour poursuivre la cause de la sainteté, mais il n’a pas encore été entamé dans ce cas», a ajouté le diocèse. 

Les Bénédictines de Marie, Reine des Apôtres, ont également rappelé que sœur Wilhelmina n’avait pas encore atteint le minimum requis de cinq ans depuis sa mort pour que le processus de sainteté puisse commencer.

Rebecca George, une professeure d’anthropologie à l’université Western Carolina en Caroline du Nord, rappelle que l’absence de décomposition du corps n’est peut-être pas aussi rare qu’on le pense. 

Selon elle, la «momification» des corps non désincarcérés est courante dans les installations de l’université et les corps pourraient rester préservés pendant de nombreuses années si on les laissait faire. 

Les cercueils et les vêtements contribuent également à la conservation des corps. 

«Généralement, lorsque nous enterrons des personnes, nous ne les exhumons pas. Nous n’avons pas l’occasion de les voir quelques années plus tard, a rappelé Mme George. Dans 100 ans, il n’y aura peut-être plus rien. Mais quand on n’a que quelques années devant soi, ce n’est pas inattendu.»

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