Le Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu (SPSJSR) a récemment mis en place le Projet Sexto dans la région, permettant aux milieux scolaire, policier et judiciaire de collaborer afin de prévenir et de contrer le phénomène du sextage chez les élèves du secondaire. Ce projet consiste à faire de la sensibilisation auprès des jeunes et à mieux outiller le personnel scolaire pour intervenir dans ce genre de situation.
Le Projet Sexto a vu le jour en 2016 à Saint-Jérôme. Par la suite, plusieurs autres villes du Québec ont intégré les pratiques dans leur service de police. Pour ce qui est de Saint-Jean-sur-Richelieu, les premières démarches du projet se sont officialisées en mars 2024 avec les sept écoles secondaires de la région et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Des formations ont été offertes à une cinquantaine de personnes durant l’automne pour concrétiser le tout.
Procédures
Le phénomène du sextage est de plus en plus présent chez les adolescents. Il s’agit de créer, de posséder ou de partager des photos ou des vidéos à caractère sexuel via les technologies de l’information et de la communication. « On est contents d’avoir ce projet qui nous permet d’agir plus rapidement avec les personnes impliquées », souligne le sergent Jérémie Levesque de la Section prévention et relations communautaires du SPSJSR.
Ce dernier explique qu’en temps normal, ce genre de procédure peut prendre des mois, tandis que le projet permet de s’en occuper en seulement quelques jours. « Le personnel scolaire peut mieux intervenir auprès des adolescents avant de contacter la police et lui remettre une trousse d’intervention. On prend le dossier en charge pour ensuite le transférer au DPCP », explique Stéphanie Moreau, commandante aux enquêtes.
Sensibilisation
Ce projet visant particulièrement les jeunes du secondaire met de l’avant une stratégie éducative.« S’il s’agit d’un acte impulsif, les jeunes et leurs parents seront rencontrés formellement par les policiers dans une démarche sérieuse, mais éducative pour sensibiliser et prévenir la récidive. La victime sera également rencontrée. Toutefois, si le DPCP détermine que l’acte était de nature malveillante, une enquête criminelle sera menée par la Division des enquêtes criminelles », indique M. Levesque, qui ajoute qu’environ 50 % des cas de mineurs se révèlent être des gestes impulsifs.
On s’attend également à ce que le projet entraîne une hausse des dénonciations. De 2020 à 2024, le SPSJSR a traité entre 14 et 19 dossiers de cette nature par année. De ce nombre, entre deux et sept concernaient des mineurs.
Dénoncer
L’équipe du Service de police rappelle aux jeunes victimes ou témoins d’actes de sextage qu’il est important de dénoncer la situation le plus rapidement possible. Des intervenants sont présents à l’école pour les soutenir et les policiers sont aussi joignables en tout temps.
Il faut savoir que la diffusion de photographies à caractère sexuel et les conséquences du sextage peuvent être très graves dans la vie des jeunes. Les impacts peuvent être physiques autant que psychologiques et peuvent notamment se traduire par une perte d’estime de soi, le décrochage scolaire, des épisodes de dépression, de l’isolement ou même des idéations suicidaires. Des conséquences judiciaires et financières peuvent aussi s’ajouter selon l’issue du dossier.
« Il est donc crucial d’entreprendre des mesures efficaces, rapides et bien coordonnées, en étroite collaboration avec les différents acteurs impliqués dans le Projet Sexto », de conclure Jérémie Levesque.
Ressources
Plusieurs ressources existent pour appuyer les victimes, dont teljeunes.com, cyberaide.ca, jeunessejecoute.ca, aidezmoisvp.ca, ainsi que le Centre canadien de la protection de l’enfance et le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels. Le Projet Sexto a aussi sa propre plateforme, soit pasobligedetoutpartager .info/projet-sexto.