Même si l’itinérance est encore bien présente dans le Vieux-Saint-Jean, la situation demeure stable, selon le Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu (SPSJSR). C’est le constat présenté, le 28 mai dernier, à la rencontre annuelle des policiers avec les commerçants du Vieux-Saint-Jean. Cet événement devenu incontournable a fait salle comble.
Quoique l’ambiance n’était pas aussi tendue que lors de précédentes rencontres, les commerçants avaient tout de même leur mot à dire concernant des événements qui se sont produits au cours des derniers mois dans leur secteur. Des représentants d’organismes communautaires étaient aussi présents. Tous ont pu s’exprimer sur différents enjeux à la suite d’une présentation du SPSJSR. Cet événement est organisé en collaboration avec la Division développement économique de la Ville.
Itinérance
Des 4971 appels reçus par les policiers l’an dernier pour le Vieux-Saint-Jean, 735 concernaient l’itinérance. La moitié des appels en itinérance reçue pour tout le territoire sont concentrés dans ce secteur. « Depuis la pandémie, on a vu une augmentation à travers les années. En ce moment, on se rend compte qu’il y a un plateau, mais que l’enjeu demeure présent », explique l’inspecteur Éric Bédard.
Le SPSJSR a d’ailleurs mis en place depuis 2023 une équipe mixte d’intervention de proximité (ÉMIP), composée de deux policiers et de deux travailleuses sociales. Leurs objectifs sont d’offrir une présence directe sur le terrain et un suivi personnalisé, de réduire les méfaits et de favoriser une bonne cohabitation sociale et une collaboration avec les commerçants.
Seulement l’an dernier, cette équipe spécialisée en itinérance a répondu à 321 appels et a eu à interagir avec les personnes en situation d’itinérance en moyenne 60 fois par semaine. « Au-delà des chiffres, l’ÉMIP contribue à faire diminuer le nombre d’appels et à améliorer la compréhension de cet enjeu. Les membres de l’équipe créent de vrais liens de confiance avec la clientèle itinérante », ajoute M. Bédard.
D’autres actions sont aussi posées par le Service de police, dont la sensibilisation et la formation des policiers, la mise en place de comités en itinérance, la tenue de la Nuit des sans-abris et la collaboration avec la Ville et plusieurs organismes.
Témoignages
Malgré que la situation de l’itinérance soit plus stable comparativement à d’autres années, les représentants de commerces et organismes présents à la rencontre ont livré plusieurs témoignages lors de la période de questions et commentaires. Selon eux la présence de l’itinérance se fait bien sentir dans le centre-ville.
Quelques personnes ont dénoncé des regroupements près de certains endroits comme le Musée du Haut-Richelieu, sur la rue Jacques-Cartier Nord. D’autres disent avoir été témoins d’actes de toxicomanie ou encore de quémandage.
« Pour ne pas créer d’écosystème de violence entre les personnes en situation d’itinérance, on travaille à les séparer. […] On essaie de limiter les dérangements », commente Stéphane Bélanger, directeur du SPSJSR. « L’enjeu est de bien gérer l’itinérance, car ce phénomène ne sera pas éradiqué. Il faut aussi se rappeler que ce sont des humains qui ont des besoins à combler », dit-il également.
Statistiques
À l’occasion de cette soirée propice aux échanges, l’équipe du Service de police avait également préparé plusieurs statistiques à présenter aux participants. L’an dernier, le nombre d’appels à la police s’est élevé à 36 540 dans toute la ville, dont 4971 provenaient du secteur du Vieux-Saint-Jean. Cela représente environ 14 % des appels.
« La situation est stable ces dernières années, autant dans le centre-ville qu’ailleurs », précise l’inspecteur Marc Lauzon. La raison la plus courante des interventions policières dans le centre-ville est pour de l’assistance variée. On observe notamment une hausse de 19 % des interventions en lien avec l’itinérance, un nombre basé sur une moyenne des trois dernières années.
Crimes
Du côté des dossiers criminels, on remarque aussi une augmentation des fraudes (+14 dossiers), des actions indécentes (+11) et des introductions dans les commerces (+15), toujours basée sur une moyenne de trois ans dans le Vieux-Saint-Jean.
« Il y a eu une vague d’introductions dans les commerces en 2024. Certains ont été visés quelques fois pendant la nuit. Bonne nouvelle : l’enquête a porté fruit dans ce dossier et la vague semble terminée. On a huit arrestations de faites jusqu’à présent », mentionne Stéphanie Moreau, commandant aux enquêtes criminelles. D’autres types de crimes restent stables, comme les vols et les incendies.