Pour maintenir à long terme leurs compétences après la fin de leur parcours scolaire, les pompiers du Service de sécurité incendie de Saint-Jean-sur-Richelieu prennent part régulièrement à des activités formatives, et ce, tout au long de l’année. Le Canada Français a récemment pu assister à une formation d’instructeurs offerte par l’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ), qui portait sur l’autosauvetage.
Ce jour-là, à la caserne de la rue Saint-Jacques, quelques pompiers qui s’étaient portés volontaires pour être des instructeurs étaient en train de terminer une formation de l’IPIQ sur des éléments techniques de l’autosauvetage. « Cela nous permet de développer notre expertise à l’interne et de maintenir nos compétences de façon optimale », indique Louis-Philippe Trahan, chef de division Opérations du Service de sécurité incendie.
Instructeurs
Le rôle de la douzaine d’instructeurs est de revoir l’ensemble des sujets de formation et des différentes manœuvres avec tous les pompiers du service, sur une période d’environ deux ans. En tout, il y a une cinquantaine de compétences à acquérir et à maintenir. En plus de ces formations, les pompiers participent quotidiennement à des activités formatives. Les nouveaux pompiers ont aussi quelques semaines d’intégration pour s’adapter à leur milieu de travail.
« Je trouve que le service de Saint-Jean-sur-Richelieu est l’un des plus structurés présentement en termes de formations. L’organisation est un chef de file, entre autres avec Montréal et Longueuil », souligne le formateur Régis Dion.
À noter qu’après chaque intervention, les équipes font aussi des analyses rétrospectives. « On veut toujours apprendre de ce que l’on fait », commente Louis-Philippe Trahan.
Autosauvetage
La formation à laquelle Le Canada Français a pu assister était donnée par Régis Dion et portait sur l’autosauvetage. « Différentes manœuvres sont apprises pour montrer aux pompiers comment se sauver soi-même ou un collègue lors de situations dans lesquelles ils sont en détresse », précise M. Trahan. Le service s’est d’ailleurs doté d’un module de formation afin que les conditions soient les plus réalistes possibles.
Parmi les manœuvres démontrées, il y avait notamment une évacuation d’urgence par une fenêtre, ce qui peut être essentiel de savoir lors d’un embrasement généralisé dans un bâtiment. Ce type d’évacuation, peu commun lors d’interventions, se fait à l’aide d’une échelle. Le pompier commence par sortir, tête première, pour ensuite pivoter sur l’échelle.
D’autres manœuvres ont aussi été présentées, dont une évacuation sans échelle, où le pompier utilise un boyau d’arrosage pour se glisser hors d’un bâtiment. Une technique existe également pour permettre à un pompier de se tenir à l’extérieur d’une fenêtre en attendant d’être secouru par ses collègues.
Enjeux
L’un des facteurs les plus importants lors des formations est le côté « humain », selon le chef de division Opérations. « Il faut considérer ce facteur dans toutes les décisions que l’on prend lors d’interventions, avec parfois peu d’information et de temps. Il faut s’assurer que tout le monde comprenne ce point pour bien l’appliquer sur le terrain », indique Louis-Philippe Trahan.
Il est aussi crucial que les formations suivent l’évolution du métier afin que les pompiers puissent s’ajuster aux nouvelles méthodes. Il faut savoir que plusieurs manœuvres d’autosauvetage ont été développées à la suite de décès de pompiers afin d’éviter le plus possible que de telles situations se reproduisent.