De la drogue et des armes saisies à Mont-Saint-Grégoire

Par Louise Bédard
De la drogue et des armes saisies à Mont-Saint-Grégoire
L'opération a été menée par les policiers de l'Équipe intégrée de lutte contre le trafic d'armes à feu. (Photo : (Photo Le Reflet du Lac - Annie St-Onge Marchand))

Des armes, des stupéfiants, de l’argent, mais aussi des documents qui seraient reliés au trafic de drogue dans la région ont été saisis, le 6 mars dernier, dans une résidence du rang du Grand-Bois, à Mont-Saint-Grégoire.

Kevin Massé Ortiz, 36 ans, a été arrêté dans le cadre de l’opération menée par les policiers de l’Équipe intégrée de lutte contre le trafic d’armes à feu (EILTA) Montréal, coordonnée par la Sûreté du Québec. L’intervention a mobilisé une dizaine de policiers en plus d’un maître-chien, du groupe tactique d’intervention ainsi que des techniciens en explosifs.

Massé Ortiz saura vendredi s’il peut reprendre sa liberté à la suite d’une enquête tenue mardi devant le juge Stéphane Godri.

L’homme fait face à des accusations de possession en vue de trafic et de trafic de stupéfiants. Il doit répondre aussi à des accusations de possession d’une arme à feu prohibée chargée sans être titulaire de permis et d’une arme à feu à autorisation restreinte sans être titulaire d’autorisation ou de permis. De plus, on lui reproche la possession d’un dispositif prohibé, soit un chargeur de grande capacité de 27 balles. Il est accusé aussi d’avoir entreposé des armes à feu en contravention avec le règlement.

La perquisition à son domicile a permis la saisie de deux armes de poing, dix armes longues, plusieurs munitions de différents calibres, une somme de 11 520 $, diverses drogues, dont 3100 comprimés de méthamphétamine et 45 grammes de cocaïne.

Enquête

Me Simon Boulianne, procureur de la poursuite, a fait état de l’existence de deux sources ayant informé les policiers que l’accusé était mêlé au trafic de drogue.

Des surveillances et des filatures ont été effectuées entre le 9 décembre et le 4 mars. Le procureur a résumé les résultats des observations qui y ont été faites concernant la présence de véhicules et d’individus se rendant à l’adresse de l’accusé.

Le 6 mars dernier, une perquisition a été réalisée. Le procureur a fait l’énumération des drogues et des armes qui ont été trouvées. Des photos des armes ont été déposées à la cour. Le procureur a signalé entre autres la présence d’une arme à autorisation restreinte chargée, qui était cachée derrière la commode dans la chambre, et d’une autre arme prohibée chargée qui se trouvait sur le plancher de la salle de lavage. Sur le comptoir, dans cette dernière pièce, de la poudre blanche testée comme étant de la cocaïne a été trouvée.

Listes

Les policiers ont mis la main aussi sur une liste de plusieurs noms et numéros de téléphone, un diagramme montrant la hiérarchie dans la répartition des responsabilités ainsi que le plan de la région divisée en différents secteurs avec le nom d’un responsable attitré.

Des listes de contacts ainsi que des listes de comptabilité comportant le nom de clients et des montants élevés ont aussi été saisis. Pour la poursuite, tous ces documents sont reliés au trafic de drogue.

Défense

L’accusé a témoigné qu’il travaillait à son compte dans la fabrication d’armoires de cuisine et de salle de bain. Il en fait la production dans le garage de la maison qu’il loue depuis deux ans.

Il a estimé ses revenus annuels à 100 000 $ sans toutefois pouvoir apporter plus de précision. Par ailleurs, il a expliqué garder une somme importante d’argent chez lui en backup parce qu’il craint qu’elle soit saisie à la banque par le gouvernement.

Il a offert de verser une caution de 5000 $ pour garantir le respect des conditions que pourrait lui imposer le juge. Il est prêt à être assigné à sa résidence. La défense a mentionné aussi que l’accusé accepte que les policiers puissent entrer sans mandat, en tout temps, dans sa résidence pour vérifier le respect des conditions.

Pour convaincre le juge de remettre son client en liberté, Me Richard Ouellette a plaidé que l’accusé n’avait pas d’antécédents judiciaires et que sa détention n’était pas nécessaire pour assurer la sécurité du public.

Poursuite

Me Boulianne, procureur du ministère public, plaide avant tout que l’accusé doit demeurer détenu pour ne pas miner la confiance du public dans l’administration de la justice.

Il a invité le juge à ne pas considérer uniquement les quantités de la drogue saisie, mais à tenir compte aussi de la présence des documents trouvés chez l’accusé. Ceux-ci font la liste des dettes importantes de certaines personnes et font référence à des territoires et des équipes. Aux yeux de la poursuite, Massé Ortiz n’est pas un simple runner, mais une personne qui joue un rôle plus important dans le milieu de la drogue.

La présence d’armes à feu chargées dans la maison soulève aussi des questions pour le procureur qui demande le maintien en détention de l’accusé jusqu’à la fin des procédures.

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