Trump crée de l’inquiétude chez les entrepreneurs

Mathilde Cloutier mcloutier@canadafrancais.com

Trump crée de l’inquiétude chez les entrepreneurs
Michel Milot, président-directeur général de la Chambre de commerce, maintient que les consommateurs paieront le fort prix des mesures douanières du président Trump.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau) )

L’anxiété règne dans le milieu des affaires. Dans un communiqué partagé le 27 novembre, la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR) s’inquiète de l’imposition de tarifs douaniers de 25% annoncée par le président américain désigné Donald Trump. 

Le 25 novembre, Donald Trump a affirmé que ses premières actions, à son entrée au pouvoir en janvier prochain, seraient de fixer des tarifs douaniers de 25% sur les exportations venant du Canada et du Mexique.

La nouvelle a fait réagir le milieu des affaires du Québec. Un sondage réalisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) rapporte que 60% des entreprises s’attendent à des conséquences négatives à cause des décisions de Donald Trump.

« Ce sont des milliards [de dollars] d’exportations qui sont issus des produits québécois envoyés aux États-Unis chaque année, explique Michel Milot, président- directeur général de la CCIHR. C’est quand même beaucoup d’exportations, donc si on rajoute un 25% de frais à tous ces milliards- là, c’est sûr que ça crée une inquiétude pour les entrepreneurs », ajoute-t-il. Le communiqué de la CCIHR précise qu’environ 75% des exportations du Québec sont destinées aux États-Unis.

Sondage

Le sondage mené par la FCCQ a été effectué auprès d’entreprises de partout au Québec. L’incertitude et l’instabilité liées à un second mandat de Donald Trump sont les impacts les plus redoutés par les entrepreneurs interrogés, qui les ont mentionnés à 48%. Le deuxième impact le plus redouté, à 38%, est la montée de l’inflation combinée à des mesures protectionnistes américaines.

Du côté des impacts économiques, c’est l’imposition de tarifs douaniers qui suscite le plus d’anxiété, avec 58% des répondants qui l’ont placée en tête de leurs préoccupations. Les entrepreneurs craignent aussi « le resserrement des critères de contenu américain dans le cadre de contrats publics » (41%) et la renégociation de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), en 2026 (29%).

Toujours selon le sondage de la FCCQ, une majorité des entreprises (58%) ne se sent pas bien outillée face aux montagnes russes qui s’annoncent sous l’administration Trump.

Demandes

La FCCQ et Michel Milot interpellent les deux paliers gouvernementaux, soit le provincial et le fédéral, à négocier avec les États-Unis pour arriver à une entente. Ils soulignent qu’une guerre de tarifs, avec une hausse des tarifs sur les exportations américaines par exemple, nuirait aux marchés nord-américains. « Ce n’est pas une guerre avec les États-Unis qu’on doit mener, mais plutôt un accord pour négocier avec lui, et c’est ça qu’il veut, selon moi », analyse Michel Milot.

Il ajoute que le but du gouvernement canadien devrait être, tout au moins, l’obtention d’une diminution du pourcentage imposé aux tarifs douaniers. Une hausse des tarifs douaniers serait particulièrement nocive pour les entreprises qui exportent en grande quantité chez nos voisins du Sud.

Pour les entreprises qui exportent moins, il sera possible de se rabattre sur le marché local. Selon M. Milot, « l’industriel qui n’exporte pas beaucoup, peut-être qu’il va se dire :  »Je vais me concentrer plus sur le Québec, les Maritimes ou l’Ontario, plutôt que de travailler aux États-Unis » et attendre que la tempête passe ».

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