Kendrick Wolf, un résident de Saint-Alexandre, a récemment lancé l’application mobile JobInn, qui permet aux utilisateurs de travailler selon leurs disponibilités, sans engagement à long terme. Après deux semaines, l’application récolte déjà plus de 3500 téléchargements, un engouement qui n’avait pas été prévu par le jeune entrepreneur.
Le concept de l’application a été élaboré en 2022 dans le cadre d’un projet étudiant. À ce moment, Kendrick Wolf préparait son entrée en médecine à l’université. « C’était dur pour moi de trouver un travail qui me permettait de ne pas travailler durant les périodes d’examens ou d’études, et c’est là que j’ai eu l’idée de JobInn », raconte-t-il.
Si l’application avait pour but de permettre la conciliation entre le travail et les études, le concept a évolué. M. Wolf a développé une plateforme qui permet aux grosses entreprises non seulement d’engager des travailleurs ponctuels, mais également de former la communauté locale.
« McDo, par exemple, pourrait engager plein de jeunes pour travailler comme préposés aux frites. Les personnes qui font l’entraînement obtiennent un badge et sont éligibles pour travailler dans tous les McDo du -Canada comme préposés aux frites », explique-t-il.
Engouement rapide
Lors du lancement, la stratégie du jeune entrepreneur consistait à recruter le plus possible de travailleurs jusqu’au 1er septembre. Ainsi, lorsque les employeurs allaient afficher leurs contrats, ils auraient accès à un bassin diversifié de travailleurs.
Pour ce faire, Kendrick Wolf et son équipe ont décidé de créer une page TikTok et de publier des vidéos pour promouvoir l’application.
Les vidéos sont devenues virales et deux d’entre elles ont atteint plus de 40 000 visionnements, provoquant 3500 téléchargements de l’application dans la première semaine. « On ne s’attendait zéro à ça. On voulait seulement lancer l’application sans faire trop de bruits pour être sûrs que tout se passe bien. On voulait aller chercher 200 travailleurs et commencer le marketing plus tard », raconte-t-il.
Cet engouement rapide n’a pas été sans inconvénient pour les développeurs de JobInn. Les trois premiers jours, la version française de l’application n’était pas encore terminée. « On voulait la lancer en anglais quand même et ajuster la semaine d’après, mais on a eu beaucoup beaucoup de plaintes par rapport au fait que ce n’était pas en français », révèle M. Wolf. La version française est maintenant disponible et les bogues techniques ont été corrigés.
Concept
Kendrick Wolf rentabilise son application en demandant 15 % aux employeurs chaque fois qu’un de leur contrat trouve preneur. Il compare son application à celle d’Uber.
« Je veux vraiment créer un écosystème, une communauté où les employeurs peuvent avoir des employés, les mettre dans leurs favoris, les noter, pouvoir voir des profils, pouvoir signaler s’il y a des problèmes », rapporte-t-il.
Une fois l’application installée, l’utilisateur active sa localisation. Les emplois offerts à proximité sont affichés et classés dans diverses catégories tels que la restauration, l’entretien ménager, le gardiennage ou des services de tutorat.
Une quinzaine de contrats ont été conclus jusqu’à maintenant et la majorité concerne des particuliers. « Les gens n’ont pas envie d’engager une femme de ménage et de payer cher. Des fois, juste engager quelqu’un pour nettoyer ta cuisine pour 20 $, ça peut faire la différence », pense-t-il.
M. Wolf met l’accent sur les particuliers, mais souhaite attirer davantage d’entreprises au cours des prochains mois. Il invite d’ailleurs les employeurs à télécharger l’application dès maintenant.
Défis
M. Wolf possédait peu de connaissances en technologie et en gestion de projets lors de l’élaboration de l’application. « J’ai fait beaucoup d’erreurs et je me suis fait avoir plusieurs fois », admet-il.
En tout, il estime avoir perdu entre 20 000 $ et 30 000 $ à cause de personnes qui ont profité du fait qu’il était débutant. « -Quand tu es jeune, c’est littéralement la mise de fonds pour une maison », se désole-t-il.
« Tout ça a joué sur le moral, surtout qu’après, j’ai été accepté en médecine. Donc, je me demandais si ça valait la peine de continuer et de risquer mes études pour un projet étudiant comme ça, mais finalement, j’ai continué, car je croyais vraiment à la problématique que je résous », soutient-il.
Aujourd’hui, Kendrick Wolf a appris de ses erreurs et il s’est entouré de meilleures personnes. Il a lui-même appris beaucoup sur la conception d’un logiciel.