Le gouvernement provincial a annoncé, dans la foulée de son dernier budget, la fin du financement accordé à cinq organismes d’accompagnements, soit le Réseau Mentorat, OSEntreprendre, Espace-inc, Think Tank en entrepreneuriat et La Ruche. La Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR) déplore la fin de ce soutien qui compromet la croissance et la pérennité de nouveaux projets d’affaires et affecte la santé mentale des entrepreneurs.
Ces organismes jouent un rôle dans l’écosystème entrepreneurial, car ils accompagnent les entrepreneurs à toutes les étapes de leur parcours, du démarrage à la croissance en passant par les périodes plus difficiles. Chaque année dans le Haut-Richelieu, bon nombre d’entreprises bénéficient du Réseau Mentorat et du Défi OSEntreprendre qui sont chapeautés par le Centre d’aide aux entreprises de la Haute-Montérégie (CAEHM).
« Seulement pour ce qui est du Réseau Mentorat, cela touche localement au moins 45 personnes jusqu’à maintenant. Cette année, on comptait 24 mentors et 21 mentorés dans ce programme », commente Michel Milot, président-directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu.
« Il y a eu des coupures de postes au sein du réseau, qui auront un impact quant à la formation des mentors », souligne Mirette Tiani, directrice générale du CAEHM. Cette dernière assure tout de même que cela n’empêchera pas l’organisme de continuer à offrir les mêmes services aux entrepreneurs de la région.
OSEntreprendre
Quant à OSEntreprendre, le CAEHM ne connaît pas encore les impacts concrets que pourront avoir les coupures. Dans la région, le concours accompagne chaque année de nombreuses entreprises, surtout celles en démarrage.
« OSEntreprendre permet à des centaines de nouveaux entrepreneurs de se faire connaître et de prendre leur place sur le marché. Ces programmes offrent un tremplin essentiel », déclare Michel Milot. Cette année, parmi les entreprises inscrites à l’échelon local du concours, six ont remporté des prix, de même que trois projets scolaires de la région.
La Ruche
La plateforme La Ruche, spécialisée dans le financement participatif, a également aidé des gens d’affaires à concrétiser leurs projets en offrant de l’accompagnement et même du financement additionnel. Dans la région, le centre de Ninja Warrior et de Parkour Parc Ékilib ainsi que l’entreprise Flaura, cuir végétal font partie des nombreuses organisations à avoir bénéficié des services de l’organisme au cours des dernières années.
C’est aussi le cas de plusieurs projets à vocation sociale, dont l’aménagement d’une surface de dek hockey à l’école primaire Saint-Blaise.
Santé mentale
Selon la Chambre de commerce, amoindrir les ressources de ces organismes amène des impacts majeurs, non seulement sur les besoins des entrepreneurs pour le bon développement de leurs projets, mais également sur leur santé mentale.
« Le gouvernement dit investir dans la santé mentale et reconnaître l’importance de cet enjeu, mais d’un autre côté, ils coupent l’aide, qui est cruciale. Les entrepreneurs ont besoin d’avoir du soutien et de pouvoir compter sur des mentors neutres qui ne sont pas là pour les juger », mentionne le président-directeur général de la CCIHR. Il dit sentir une inquiétude grandissante dans la communauté entrepreneuriale de la région.
Face à cette situation, la Chambre de commerce joint sa voix à celle des organismes touchés par les coupures et demande au gouvernement du Québec de reconsidérer sa décision. Pour la Chambre, réduire le soutien à ces organismes, c’est affaiblir l’écosystème économique. « Nous croyons fermement qu’il est encore temps de faire marche arrière pour la santé de nos entrepreneurs et pour la prospérité de nos entreprises locales, régionales et provinciales », conclut M. Milot.