Un ex-curé se confie avec le roman Défroqué

Par mclessard
Un ex-curé se confie avec le roman Défroqué
Avec le roman Défroqué, Benoît de Montarville décortique avec humour les doutes et la rencontre amoureuse l'ayant mené à quitter sa profession de prêtre. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Prêtre au diocèse de Québec pendant six ans, Benoît de Montarville, de son pseudonyme d’artiste, a décidé de quitter la profession lorsqu’il est devenu amoureux et que le doute au sujet de sa foi s’est installé. Aujourd’hui intervenant en soins spirituels dans des CHSLD johannais, il raconte une partie de son histoire dans le roman Défroqué qu’il a entièrement autoproduit. 

Dans ce roman, les lecteurs font connaissance avec un curé en proie à des frustrations et des doutes réguliers sur sa vocation. Alors qu’il se demande pourquoi il a choisi ce mode de vie, il croise le chemin d’une jeune femme musulmane qui prétend être possédée par le démon.

Cette rencontre sera l’élément déclencheur. Plusieurs péripéties et d’autres relations confronteront le prêtre dans ses convictions les plus profondes. Le temps était-il venu d’abdiquer et de changer de destin?

Humour et quête d’identité

Évidemment, la plupart de rencontres avec le sexe opposé que fait le personnage principal sont de nature charnelle. Benoît de Montarville n’hésite pas à écrire des passages empreints d’érotisme, mais insiste pour préciser qu’il ne s’agit point de l’élément central de son roman. 

« Je suis fier de ce livre, car il s’agit d’abord et avant tout d’un livre sur l’identité et sur les masques qu’on peut avoir. J’y aborde avec humour des concepts comme la morale, les doutes, la tentation et la provocation qui sont des sujets qui, je crois, méritent d’être questionnés sur le plan humain. Ceci dit, ce n’est pas du tout un livre antireligion. Je ne ridiculise aucune religion, je mets de l’avant ma vérité», explique-t-il.

Écriture en français

Bien que Benoît de Montarville ait été seul dans toutes les étapes menant à la parution de cette autofiction, il a eu recours à une correctrice professionnelle afin d’offrir un produit de qualité.

« Comme je lis et écoute de la musique en anglais depuis que je suis tout jeune, cela a été un défi d’écrire le roman en français. J’ai dû mettre à profit les nombreuses thèses que j’ai faites à l’université. J’ai développé ma plume pour qu’elle soit originale, dépouillée et facile à lire en même temps», explique-t-il. 

L’auteur a pris le temps de rédiger son livre à sa manière. «Je suis perfectionniste et paresseux, donc j’avais besoin de beaucoup de temps!» rigole-t-il. C’est dans le même état d’esprit que Benoît de Montarville veut aborder l’écriture du deuxième tome. « L’écriture du premier tome s’est étalée sur huit ans, car j’ai voulu prendre le temps de vivre la vie en même temps.»

Doutes

Benoît de Montarville a étudié 10 ans pour devenir curé. Il a fait cinq ans de séminaire et des stages pendant environ trois ans. Il est devenu un homme de religion à partir de ses 20 ans jusqu’à ses 38 ans. 

«Contrairement à ce qu’on peut penser, les prêtres peuvent avoir une vie sociale. Par exemple, ils peuvent aller voir des films. Par contre, entamer cette profession à 20 ans rend plus difficile le fait de vivre la chasteté et le célibat. On ne reçoit pas toujours les meilleurs conseils dans ce milieu, mais on s’accroche à notre profonde conviction. On se dit que c’est ce que Dieu attend de nous. Jusqu’à ce que les doutes prennent toute la place. Je suis devenu frustré par certaines positions de l’église. Je n’avais plus l’impression que Dieu m’écoutait», déclare celui qui est aujourd’hui en couple et qui vit en paix avec sa nouvelle vision de la spiritualité.

Le roman Défroqué de Benoît de Montarville est en vente depuis le 3 dé- cembre 2024 sur la plateforme numérique Amazon. 

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