Le cachet naturel du canal doit être conservé

Le printemps prochain, Parcs Canada adoptera un nouveau plan directeur pour le canal de Chambly. Les participants à la consultation publique tenue le mois dernier, à Saint-Jean-sur-Richelieu, ont exprimé le souhait que le cachet naturel des lieux soit avant tout respecté.

Près d’une trentaine de personnes ont participé à la rencontre qui s’inscrivait dans le cadre du processus de consultation commencé l’année dernière. Élus municipaux, historiens, amateurs de plein air et usagers du canal ont pris part aux échanges.

Le projet de plan directeur énonce trois grandes stratégies touchant l’amélioration des infrastructures historiques du canal, des activités et des services pour les visiteurs, et l’implication de la communauté locale.

Les participants à la consultation étaient favorables aux grandes orientations énoncées, mais ils ont voulu y ajouter des idées plus concrètes.

Érosion

Ainsi, des travaux pour endiguer l’érosion de la bande du canal, du côté de la rivière Richelieu, leur apparaissent prioritaires pour assurer l’intégrité physique du site.

Ils souhaitent l’installation d’un meilleur éclairage, de haltes, d’une signalisation notamment avec des bornes de kilométrage. Tous ces ajouts doivent se faire en évitant toutefois la pollution visuelle.

Ils s’interrogent sur la pertinence de laisser les ponts désaffectés le long du canal. Ont-ils une valeur historique?

De façon générale, les gens veulent le maintien du cachet du canal. Certains précisent que les tronçons en poussière de roche doivent le rester pour éviter l’affluence des amateurs de roues alignées, de planche et de vitesse à vélo comme sur le canal Lachine.

Sécurité

Les citoyens veulent un renforcement de la sécurité sur le canal notamment par l’installation de téléphones d’urgence, particulièrement entre l’île Sainte-Thérèse et Chambly.

Ils demandent que la circulation pourtant interdite de véhicules tout terrain soit empêchée. Le conseiller municipal de Saint-Jean, Yvan Berthelot, a exprimé le souhait que de la municipalité puisse conclure une entente avec Parcs Canada avant l’été prochain. L’entente donnerait juridiction aux policiers municipaux pour qu’ils puissent émettre des constats d’infraction sur la bande du canal, un territoire fédéral.

Histoire

Le plan directeur propose l’organisation d’un événement annuel signature. Les citoyens sont d’accord, mais certains évaluent qu’il faut plus d’une activité pour attirer les touristes. Du théâtre de rue, de l’animation, des audioguides sont parmi les suggestions émises.

Avec les changements climatiques, l’allongement de la saison de navigation devrait être envisagé, a-t-on aussi dit.

L’idée de créer un centre d’interprétation du canal à Saint-Jean a de nouveau été défendue. Plus d’accent doit être mis sur l’histoire du canal et de ses constructeurs, mais aussi sur le rôle de Saint-Jean comme carrefour intermodal en transport dès le 19<V>e<V> siècle avec la route, le train et le canal.

Fort Sainte-Thérèse

Depuis le dernier plan directeur approuvé en 2007, il y a eu la localisation exacte du fort Sainte-Thérèse sur l’île Fryer. Comment le mettre en valeur et commémorer l’histoire du lieu tout en protégeant le cadre naturel exceptionnel de l’île?

Il n’est pas question de reconstruire le fort, a assuré Caroline Lussier, planificatrice à l’unité des voies navigables de Parcs Canada.

Les fouilles archéologiques entreprises en 2008 et 2009 doivent être poursuivies, ont plaidé certaines personnes.

Mentionnons que le canal de Chambly, construit de 1831 à 1843, a été désigné comme lieu historique national en 1929. Il s’étend sur près de 20 kilomètres et comporte neuf écluses. En 2017, 260 000 personnes s’y sont rendues et 1700 embarcations ont emprunté le canal.