Un froid extrême s’est abattu en début de semaine à travers la majeure partie du Québec. Saint-Jean-sur-Richelieu n’a pas été épargnée, avec des températures ressenties atteignant les -30 degrés Celsius dans la nuit de mardi à mercredi. Les organismes communautaires ont joint leurs forces pour faire face à la situation.
« Tous les organismes qui travaillent avec les personnes en situation d’itinérance communiquent ensemble lors de grands froids comme ça pour être certains qu’on n’oublie personne », témoigne Isabelle Bergeron-Tremblay, directrice de l’organisme spécialisé en travail de rue Passe-moi la puck, en entrevue avec le journal.
Tous les lundis, un comité composé de la Ville, du Service de police, du centre de jour le Spot, de Passe-moi la puck et du 240 (Maison Bouthillier), se réunit pour définir des stratégies en cas de grands froids ou de chaleurs extrêmes.
Rappelons également qu’à la fin novembre, la Ville avait validé deux financements totalisant près de 50 000 $ pour assurer de meilleurs horaires à la halte de nuit du Spot, mais aussi pour ouvrir des lits climatiques au 240, qui héberge l’organisme Actions Dépendances.
Travail de rue
Passe-moi la puck assurait une surveillance accrue en début de semaine. Le grand froid a sollicité les équipes sur de plus longs horaires, soit de 9 h à 23 h 30.
Les équipes sillonnent les rues et vérifient les endroits qui, à leur connaissance, constituent des refuges extérieurs habituels pour les sans-abris. Les travailleurs de rue ont comme tâche un travail d’information et de référencement en les dirigeant vers le Spot ou le 240.
Ils leur distribuent également des chauffe-mains et des chauffe-pieds, des gants, des tuques, des sacs de couchage et des couvertures de survie. En outre, l’organisme leur donne des cartes-cadeaux de chaînes de restauration, afin que les personnes en situation d’itinérance puissent se réchauffer et se restaurer.
Passe-moi la puck rend aussi visite à des personnes déjà connues de leurs services, qui n’ont pas de chauffage ou dont les fenêtres sont brisées, pour vérifier qu’elles sont « bien emmitouflées » malgré leurs quatre murs.
Rester au chaud
Le Spot offre des repas chauds et une halte climatique de 20 h à 8h, ainsi qu’un centre de jour de 9 h à 14h. Les fins de semaine, le lieu est ouvert en continu, 24h/24.
Pendant le trou de services, soit de 14 h à 20 h du lundi au vendredi, plusieurs lieux, dont le centre de loisirs, l’aréna et les bibliothèques municipales, ont une certaine tolérance et accueillent les itinérants.
Au 240, six lits climatiques sont ouverts depuis le 15 décembre et permettent un hébergement d’urgence le temps d’une nuit. Face au grand froid, les horaires ont été allongés, soit de 20 h à 10 h le lendemain.
« Rendus à l’heure de départ, on leur paye un taxi vers le Spot ou, s’ils préfèrent, on leur donne une carte-cadeau de 10 $ au Tim Hortons et leur paye le taxi vers [la succursale de leur choix] », explique Lynda Villeneuve, directrice générale d’Actions Dépendances.