Saint-Jean-sur-Richelieu aurait utilisé au moins 3625 tonnes métriques de sel de déglaçage en 2024. Selon des données partagées dans La Presse, la Ville figurerait au sommet du palmarès de la consommation de sel de voirie parmi les villes sondées. Des résultats qui étonnent l’administration johannaise.
Le palmarès ainsi que la cueillette de données sur la consommation de sel de déglaçage ont été compilés par la Ville de Saint-Hyacinthe et diffusés dans un article du quotidien le 23 décembre. Parmi les villes contactées par Saint-Hyacinthe, Saint-Jean était celle qui rapportait avoir utilisé le plus de sel de déglaçage en 2024.
« On était surpris un peu », rapporte Maxime Trudeau, chef des opérations du Service des travaux publics de Saint-Jean-sur-Richelieu, en entrevue avec Le Canada Français. Selon lui, la quantité de sel utilisée par Saint-Jean est proportionnelle à la grandeur de la ville. « On a quand même beaucoup de kilométrage à couvrir dans notre ville. Ceci étant dit, ça n’a pas changé notre façon d’utiliser le sel (depuis la sortie du palmarès). On y va le plus restreint possible. »
L’étendue modeste de la collecte de données pour réaliser le palmarès le fait toutefois douter. Comme l’explique l’article de La Presse, Saint-Hyacinthe a tenté de contacter 75 des villes faisant partie du regroupement d’achats de sel de déglaçage de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), qui inclut 190 municipalités. De cet échantillon limité, certaines n’ont pas voulu leur fournir de données, comme Brossard, par exemple. Le portrait de l’utilisation de sel de voirie est donc loin d’être global.
M. Trudeau mentionne aussi qu’il est difficile de se fier uniquement au palmarès puisque comme Saint-Jean, plusieurs villes engagent des entreprises tierces pour effectuer une portion du déneigement et du déglaçage de la voirie.
« Ça reste la meilleure méthode »
Le sel de déglaçage est utilisé pour sécuriser le réseau routier et les trottoirs, explique M. Trudeau. « Ce que ça fait, c’est que ça augmente le point de congélation de la molécule d’eau, donc la neige fond. À partir de -10, -15, le sel ne sert plus à grand-chose, donc il faut bien cibler nos interventions », précise-t-il.
Bien que le sel constitue la méthode de déglaçage la plus efficace, ses effets nocifs pour l’environnement sont reconnus. Le ministère de l’Environnement du Québec rappelle que le sel de déglaçage contribue à saliniser l’eau douce, ce qui présente un danger pour la faune et la flore.
Or, pour l’instant, aucune solution autre ne s’est avérée satisfaisante. « Tout a un coût et tout a un impact. Prenons le gravier : contrairement au sel, il ne se dissout pas dans l’eau. (…) Ça bouche les égouts, il faut les nettoyer au printemps, et il faut récupérer cette pierre-là et la disposer ou la réutiliser. C’est plate parce que c’est corrosif le sel, mais ça reste la meilleure méthode pour nos besoins », commente M. Trudeau.
La Ville fait partie d’une association de travaux publics qui se réunit pour une Conférence-neige chaque année. Elle affirme rester à l’affût des différentes tentatives de déglaçage des autres municipalités québécoises.
Le sel de déglaçage est épandu après le grattage de la neige au sol. Dans les zones prioritaires, le sel est appliqué partout, tandis que dans les zones de niveau 2, seules les intersections et les courbes sont salées.