Un peu plus d’un an après son ouverture, le Centre de mieux-être en cancérologie s’avère être une ressource bénéfique pour les patients du Haut-Richelieu qui sont atteints d’un cancer. Le centre rapporte une fréquentation trois fois plus élevée que le nombre de visites anticipé en novembre 2023.
« Quand j’ai commencé mes traitements liés au cancer, c’était de la grosse chimio. Donc, j’ai cherché à adoucir un peu sur mon corps les effets secondaires des gros traitements que j’allais avoir », témoigne Nadine Lamarre, patiente partenaire et bénévole au Centre de mieux-être.
Diagnostiquée d’un cancer du sein il y a neuf ans, elle s’était dès lors lancée dans la recherche de spécialistes qui pourraient l’aider. Elle en avait l’énergie, ce qui n’est pas le cas de tous les patients en traitement, précise-t-elle.
« Quand on m’a parlé du Centre et qu’on m’a proposé d’y participer, j’y ai vraiment vu une opportunité magnifique d’un endroit centralisé tout près de chez nous, à Saint-Jean, où il allait y avoir des spécialistes trouvés par la Fondation Santé et par la direction de l’oncologie. En plus, ces services-là allaient être gratuits ou à petit prix », ajoute Mme Lamarre.
Et elle n’est pas la seule à en voir les bienfaits : 159 patients ont pu profiter du Centre de mieux-être en cancérologie dans sa première année de service, pour un total de 845 visites.
Services offerts
Le local qu’occupe le Centre de mieux-être dans le bâtiment du Centre médical du Haut-Richelieu, sur le boulevard du Séminaire Nord, est ouvert du mardi au jeudi. Lors de la visite du Canada Français, un mardi après-midi, l’endroit est lumineux et calme. Une seule patiente est présente pour profiter des services de Guylaine Giroux, l’une des deux coiffeuses bénévoles.
Parmi les services offerts au Centre de mieux-être, le plus populaire est celui de massothérapie. Au coût de 25$ par séance, « ça donne une accessibilité à tous, peu importe l’aisance financière », affirme Roxanne Trahan, cheffe des cliniques d’hémato-oncologie et du sein au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre.
Celle qui travaille en cancérologie depuis plus de 20 ans souligne que la situation financière constitue une angoisse commune chez les patients atteints d’un cancer. « Pour certains, c’est un impact majeur dans leur parcours qui les préoccupe, des fois, au-delà même de la maladie. De ne pas avoir à se soucier de ça, c’est aussi une beauté du Centre de mieux-être », poursuit-elle.
La massothérapie constitue la porte d’entrée au reste de l’offre du Centre pour de nombreux patients, selon Nadine Lamarre. Après ce premier contact, plusieurs patients reviennent pour participer à l’une ou l’autre des activités à l’horaire. Avec une double implication, à titre de patiente et de bénévole, Nadine Lamarre joue le rôle de porte-parole des patients auprès de l’administration du Centre.
C’est grâce à cette communication que l’offre ne cesse de s’adapter. L’automne dernier, par exemple, le Centre a créé des groupes de soutien. « On a vu que c’est un besoin que les usagers avaient ici. Quand ils venaient en art-thérapie ou en kinésiologie de groupe, les gens avaient envie de parler et de partager ce qu’ils peuvent vivre au quotidien », résume Mme Lamarre. Les groupes, formés de sept ou huit personnes, se réunissent maintenant pendant une heure et demie sur une période de huit semaines pour échanger sur leurs situations et leurs expériences.
Solidarité
Un financement de la Fondation Santé a permis la création du Centre en novembre 2023. Depuis, c’est la participation de bénévoles qui permet au Centre de fonctionner. Les activités sont données par des professionnels qui, dans certains cas, possèdent des formations spécifiques à l’accompagnement de patients atteints du cancer. Leurs services sont offerts gratuitement.
En un an, cela représente 1625 heures de bénévolat. « C’est vraiment un projet qui rallie les gens. Tout le monde y croit, tout le monde s’y investit plus que d’habitude », observe Geneviève Bellemare, directrice des communications de la Fondation Santé.
En plus de briser l’isolement des patients, le Centre contribue au bien-être des personnes en traitement. « C’est facile avec toute la liste de rendez-vous médicaux qu’on peut avoir quand on est dans ce parcours-là de ne faire que ça et de retourner à la maison, de se sentir seul », décrit Nadine Lamarre.
La directrice des communications de la Fondation Santé renchérit : « Les gens n’arrivent pas de la même façon qu’ils repartent. Ils arrivent et ils ne sont pas sûrs, un peu sur leurs gardes, et quand ils retournent après, ils sont apaisés, ils sont allégés. »