Une plantation réalisée en 2017, aux abords du boisé Fontaine à L’Acadie, a récemment fait l’objet d’une nouvelle implantation d’arbres par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. La plantation de l’époque aurait été mal gérée et serait tombée en décrépitude.
En 2017, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu acquiert une ancienne terre agricole bordant le Boisé Fontaine, incluse au Plan de conservation des milieux naturels deux ans auparavant. À l’époque, la Municipalité procède à une plantation sur le site afin de reboiser le secteur.
Le terrain, d’une superficie de 1,6 hectare, devait ainsi enrichir les quelque 30 hectares de verdure du boisé Fontaine.
Or en 2023, la Ville effectue un diagnostic de l’ensemble de ses plantations et réalise que certaines d’entre elles, dont l’ancienne terre agricole de L’Acadie, n’affichent pas un taux de survie satisfaisant.
Une plantation ratée
« L’exercice [réalisé en 2023] a permis de constater que la plantation de 2017 du boisé Fontaine a connu un taux de mortalité des arbres très élevé », explique Marie-Josée Parent, conseillère relations média pour la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Une mortalité expliquée par deux facteurs : la présence de chevreuils et une végétation herbacée qui aurait étouffé les arbres.
En outre, plusieurs espèces envahissantes nécessitant un contrôle auraient été relevées sur le terrain : phragmite, panais sauvage, herbe à puce et herbe à poux.
Des tubes de plastiques, communément appelés Blue-X, ont également été retrouvés sur le site par des groupes de défense de l’environnement. Ces tubes, qui entourent la base des jeunes arbres, sont censés encourager une microbiodiversité, mais feraient plutôt l’inverse. Des fourmilières auraient même investi certains de ces tubes, causant la mortalité des arbres.
« Ils ne seront plus [utilisés] dans les futures plantations, car la Ville a constaté qu’ils sont peu efficaces, faciles à se décomposer et difficiles à collecter », ajoute Mme Parent dans un courriel adressé au journal.
Chevreuils
La Municipalité estime que des chevreuils seraient l’une des causes de la sévère mortalité qui a touché la plantation réalisée en 2017. Les cervidés se seraient sustentés des jeunes arbres, forçant l’installation d’une clôture de 2,5 mètres de haut autour du site à la mi-novembre 2024.
La Ville explique qu’elle aidera à prévenir le piétinement des chevreuils et à protéger la plantation. « Le retrait de la clôture est prévu dans un horizon de cinq à six ans, dès que la canopée des arbres sera hors de portée des cervidés », précise Mme Parent.
Michel*, un citoyen du secteur, s’étonne de cet argument avancé par la Ville. Il explique vivre à proximité du boisé Fontaine depuis près de 40 ans et n’avoir vu que deux chevreuils qu’il estime être les mêmes à chaque reprise.
Il dit s’inquiéter par ailleurs de ladite clôture, qui le prive désormais de l’accès à la terre qu’il aimait parcourir pour sa biodiversité. Sur place, avant l’intervention récente de la Ville, il raconte qu’il avait l’habitude d’y voir une petite faune et de nombreuses fleurs sauvages.
50 000 arbres
En 2015, Saint-Jean se donnait pour objectif de planter 50 000 arbres en l’espace de dix ans, soit d’ici 2025. À l’aube de sa date butoir, la Municipalité a annoncé en avoir planté un peu plus de 31 000 sur l’ensemble de son territoire, dont 3000 ont été plantés cet automne sur le site attenant au boisé Fontaine.
Leurs essences ont été choisies pour créer une biodiversité variée et on compte parmi elles des érables rouges, des érables à sucre, des caryers ovales, des chênes et des tilleuls.