Une centaine de travailleuses des centres de la petite enfance du Haut-Richelieu se sont rassemblées le 6 février dernier pour une deuxième journée de grève. À cause du peu d’avancées à la table de négociations, les travailleuses de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, ont annoncé une troisième journée de grève prévue le lundi 17 février. Il s’agira de la troisième journée d’un mandat de grève de cinq jours qui a été voté par les 12 000 membres du syndicat.
Lors de cette journée de grève, six rassemblements ont eu lieu dans toute la Montérégie. Malgré le froid, les travailleuses de la Garderie Frisbi et Compagnie, du CPE Les Poussineaux, du CPE O Mille Ballons et du CPE La P’tite Caboche étaient présentes sur la ligne de piquetage, qui se tenait sur le boulevard du Séminaire.
« Ça n’avance pas du tout à la table de négociations. Le ministère n’offre rien. Il laisse un peu planer des choses. Ce n’est pas le fun. Ce n’est pas une avancée assez grande pour qu’on décide d’arrêter les moyens de pression. On a une troisième journée qui est prévue et ça veut tout dire. Ça n’avance pas assez vite », mentionne Nadia Vallée, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie-CSN.
Après environ un an de négociations, les principaux points de discussion restent les mêmes : une charge de travail moins lourde et une juste augmentation de salaire. Également, les travailleuses demandent des primes pour les travailleuses dans les régions et davantage de soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
Pas la même vision
La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie-CSN affirme que le syndicat et le gouvernement n’ont pas la même vision de la profession.
« En fait, ce n’est pas juste que ça n’avance pas vite, mais on n’est pas sur la même lignée. Nous, on veut rendre attractif le métier. On veut que les gens veuillent venir étudier dans le domaine. On veut rendre plus légères les tâches des travailleuses, alors que le gouvernement souhaite faire travailler plus les travailleuses. Ils veulent leur demander de faire plus d’heures à cause de la pénurie de main-d’œuvre. Au niveau des salaires, c’est la même chose. Ils veulent faire plus avec moins », note Mme Vallée.
En Montérégie, depuis 2022, un total de 800 travailleuses ont quitté le réseau des CPE. Le syndicat affirme que la situation de pénurie de main-d’œuvre a même provoqué des bris de services dans certains CPE en Montérégie.
« La pénurie est présente parce que les salaires ne sont pas assez élèves. Les travailleuses ont des tâches plus lourdes à cause des enfants à besoins particuliers. Aujourd’hui, je suis sur les lieux. Je parle aux travailleuses et elles me disent qu’elles ont de la misère à avoir leurs vacances parce qu’il n’y a personne pour les remplacer. Les filles doivent faire des heures supplémentaires. Elles ont de la misère à avoir des congés maladie. C’est arrivé, mais c’est rare, que des CPE en Montérégie ont dû appeler les parents pour leur dire de garder les enfants à la maison faute d’employés », indique-t-elle.
La suite
Le syndicat continuera les négociations dans les prochaines semaines avant la troisième journée de grève. Une fois le mandat de grève de cinq jours écoulé, les membres devront décider de la suite des actions.
« On va se rencontrer pour voir quelle est la suite des choses. Ça va être à nos membres de décider. Il est encore trop tôt pour savoir ce qui arrivera. Pour l’instant, nos membres sont sûrs qu’ils n’ont pas envie de rester dans les conditions présentes. La dernière fois, en 2021, on avait voté 10 jours de grève. Ensuite, on a déclaré la grève générale illimitée qui a duré huit jours pour un total de 18 jours de grève », se rappelle Mme Vallée.