Le Programme d’assurance récolte (ASREC) sera bonifié dès cette année pour mieux répondre aux besoins des producteurs agricoles, ont annoncé conjointement les gouvernements du Québec et du Canada le 3 mars. La députée d’Iberville, Audrey Bogemans, était présente lors de l’annonce.
Point marquant de l’annonce, une « clause catastrophe » sera ajoutée cette année et permettra aux producteurs maraîchers de recevoir une compensation venant entièrement des gouvernements pour couvrir les pertes encourues à la suite d’une catastrophe naturelle. Également, une protection sera ajoutée plus tard cette année pour compenser les pertes de légumes entreposés. Seul le secteur maraîcher aura accès à la « clause catastrophe » en 2025. D’autres secteurs devraient pouvoir en bénéficier en 2026.
Pour encourager les bonnes pratiques agroenvironnementales, les gouvernements souhaitent aussi mettre en place un rabais pour les entreprises conformes ou innovantes en la matière. « C’est un incitatif supplémentaire parce que plus on a de résilience dans le champ, plus on est capable de s’adapter. On veut que ceux qui sont performants soient félicités », précise Audrey Bogemans.
L’annonce du 3 mars prévoit aussi simplifier les demandes d’assurances tout en réduisant les délais de remboursement, élargir la couverture d’assurance pour englober plus de cultures et promouvoir la diversité ainsi que faciliter l’adhésion des petites entreprises à l’ASREC. Ces nouvelles mesures seront mises en place graduellement jusqu’en 2027.
Ces modifications à l’ASREC surviennent après de nombreuses demandes venant de producteurs, surtout du milieu maraîcher, lourdement affecté par les inondations de 2023. « On est témoin de plus en plus de changements climatiques qui peuvent être extrêmes. Il y a eu deux ans de consultations et de collaboration avec tous les secteurs pour permettre les changements qu’on a annoncés », témoigne Mme Bogemans.
Une démarche soulignée
« C’est une excellente nouvelle », affirme de son côté Patrice Léger-Bourgouin, directeur général de l’Association des producteurs maraîchers du Québec. Il se dit impressionné par la réactivité et par la volonté des élus dans leurs démarches d’adaptation de l’ASREC.
M. Léger-Bourgouin rappelle que, même si les demandes de bonification de l’ASREC restent nombreuses, il faut prendre en compte la capacité de payer des gouvernements et des producteurs. Outre la « clause catastrophe », qui sera assurée par Québec et Ottawa, l’assurance récolte est financée à 60% par les gouvernements du Canada et du Québec et à 40% par les producteurs agricoles qui en sont membres. En 2024, 11 956 entreprises agricoles avaient adhéré à l’ASREC.
La députée Audrey Bogemans, impliquée dans le projet de bonification par son titre d’adjointe au ministre de l’Agriculture, félicite elle aussi ce qu’elle décrit comme une démarche sérieuse du gouvernement. « On a pensé énormément pendant la pandémie [à la sécurité d’approvisionnement] et avec tout ce qui se passe présentement, ça reste une préoccupation de notre gouvernement, explique Mme Bogemans. D’un côté, on vient épauler les producteurs, mais de l’autre côté, on vient aussi appuyer la sécurité alimentaire du Québec. »