Un troisième abattage d’arbres non autorisé en cinq mois à Saint-Jean

Camille Vanderschelden  cvanderschelden@canadafrancais.com

Un troisième abattage d’arbres non autorisé en cinq mois à Saint-Jean
Dix grands cèdres, qui se trouvaient en bordure du terrain sportif, ont été abattus le 14 avril.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Le projet d’agrandissement de l’école Saint-Gérard se retrouve au cœur d’une discorde après l’abattage de dix arbres sur le terrain de l’établissement scolaire. Le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSDHR) n’a pas attendu l’adoption du projet par le conseil municipal, prévue à sa séance publique du 15 avril, pour procéder au début des travaux.

C’est donc sur un ton solennel que la mairesse Andrée Bouchard a ouvert sa séance publique du 15 avril, mentionnant directement l’affaire et mettant en cause le CSSDHR au sujet de cette nouvelle coupe d’arbres illégale survenue à Saint-Jean-sur-Richelieu.

« Ce soir, ce dont il est question après des entreprises privées, je parle du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières qui n’a même pas attendu l’adoption d’une [demande de dérogation mineure] prévue ce soir […] avant de procéder à l’abattage des arbres sans avoir obtenu l’autorisation requise », a-t-elle déclaré le 15 avril dernier.

« C’est inadmissible que les grands partenaires, avec qui on se doit de collaborer, se permettent de tels écarts », a poursuivi la mairesse Andrée Bouchard en ouverture de séance publique.

Au cœur de ce nouveau litige : le projet d’agrandissement de l’école Saint-Gérard, qui impliquait la coupe de 10 gros cèdres sur le terrain de l’école et dont l’abattage a été effectué la veille de l’adoption de la demande de dérogation mineure par le conseil municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Agrandissement de l’école

Rappelons que le projet d’agrandissement de l’école Saint-Gérard doit être réalisé cette année pour répondre à la hausse importante du nombre d’élèves. Un bâtiment modulaire temporaire, qui comprend sept nouvelles classes d’élèves du primaire et une classe de motricité, doit rejoindre le site de l’école. La livraison de ce nouveau bâtiment est attendue à la rentrée 20252026 par le CSSDHR.

L’an dernier, le ministère de l’Éducation avait accordé une aide financière de 7,7 M$ au CSSDHR pour l’aider à réaliser ce projet d’agrandissement à l’école Saint-Gérard.

La demande de dérogation mineure, qui devait être adoptée par le conseil municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu le 15 avril dernier, visait donc à autoriser l’ensemble de ces travaux.

10 cèdres abattus

Contacté par Le Canada Français au sujet de cet abattage d’arbres non autorisé, le CSSDHR a concédé avoir coupé 10 cèdres sur le terrain de l’école Saint-Gérard le 14 avril dernier.

Le service des communications du CSSDHR a précisé que ces arbres avaient été abattus par leur sous-traitant avant l’obtention officielle du permis.

« À ce sujet, les procédures légales suivront leur cours et nous assumons cette situation avec le plus grand sérieux », écrit Alexandra Langlois, directrice du service des communications du CSSDHR, dans un courriel adressé au journal.

Discorde

Andrée Bouchard n’a pas caché son agacement autour de cette affaire. « Je veux vous dire que j’en ai vraiment assez de ces coupes d’arbres en dehors du cadre réglementaire », a-t-elle tonné en séance publique, faisant état de trois grands partenaires de la Ville, publics et privés, qui ont procédé à un abattage d’arbres important et non autorisé à Saint-Jean dans les cinq derniers mois (voir encadré).

La mairesse a aussi pointé du doigt l’affaire de l’école des Colibris, qui avait soulevé les foules l’an passé, pour rappeler à quel point il est important que la Ville travaille avec ses partenaires dans ce type de dossier. La mairesse n’a pas non plus caché qu’elle aurait souhaité un constat d’infraction bien plus élevé que ce que la loi autorise.

Responsabilité

Enfin, elle a déploré que les sous-traitants soient toujours mis en cause dans ce type d’affaires, alors que la responsabilité de s’assurer de la conformité des travaux revient au donneur d’ouvrage. « Les déclarations faites à notre égard lors de la séance du conseil municipal de la Ville du 15 avril dernier nous laissent perplexes », a réagi Alexandra Langlois.

« Nous ne nous expliquons pas leur objectif, à savoir comment elles peuvent contribuer, à juste titre, à une saine collaboration, une entraide et un respect mutuels », écrit-elle au nom du CSSDHR, ajoutant que le CSSDHR a la ferme intention de maintenir sa collaboration avec la Ville.

Un constat d’infraction d’un montant de 5500 $, incluant le montant de base de 500 $ et un montant de 500 $ par arbre coupé, a été donné à l’entrepreneur responsable de la coupe.

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