Le début de la saison agricole a été marqué par des journées pluvieuses et froides. Les grandes cultures comme le soya ou le maïs sont les plus touchées par les changements de températures. L’humidité et le froid ont retardé les périodes de plantation pour certains agriculteurs. D’autres ont vu leurs cultures affectées par les mouches de semis ou ont vu leurs champs pourrir à cause de l’humidité.
« Les températures du printemps ont un impact sur l’avancement des semis dans les cultures. Pas seulement dans le Haut-Richelieu, mais dans plusieurs régions. Il y a eu beaucoup d’humidité qui empêche les producteurs agricoles de rentrer au champ pour ne pas faire de compaction », indique Caroline Charron, conseillère en aménagement du territoire de l’UPA de la Montérégie.
Selon Mme Charron, une grande partie des producteurs ont dû retarder la plantation de leur semis et d’autres ont dû même abandonner la culture du maïs, car elle tarde plus à arriver à maturité. D’autres producteurs qui avaient semé avant la période de pluie se sont même vus obligés de semer à nouveau leurs champs ou de changer complètement de culture.
« Le moral n’est pas super bon pour chez les producteurs. Certains m’ont dit que c’était le pire printemps qu’ils avaient vu de leur carrière de producteur agricole. Principalement, les producteurs de grandes cultures comme le maïs de grain, le soya et les céréales », ajoute la conseillère en aménagement de la Montérégie.
À cause des conditions météorologiques actuelles, la Financière agricole du Québec, qui assure les producteurs agricoles, a repoussé la date limite à laquelle les producteurs peuvent ensemencer leurs champs pour avoir droit à l’assurance récolte.
Les enjeux
Pour Mickaël Meunier, copropriétaire de la ferme Michel Meunier, le temps froid et pluvieux a retardé la période de semence du maïs sucré et du soya. Malgré la pluie, il a réussi à planter le soya au mois de mai lorsque les conditions ont été plus favorables. Il a également dû faire face à des problèmes de mouches de semis dans certaines parties de sa culture.
« On a eu des mouches qui ont pondu près des semences et ont attaqué le grain. On a dû tout semer après les dates prévues, mais ce n’est pas désastreux. Il fallait attendre que les champs soient bien secs pour ne pas compacter le terrain », ajoute-t-il.
Du côté de la ferme Ammerlaan, la réalité est différente. « En étant des producteurs biologiques, on sème plus tard dans la saison. On attend que le sol soit plus chaud et plus favorable à l’émergence des semences. On a planté plus tard, mais certaines sections sont pourries. Comme il pleut tout le temps, les fenêtres pour désherber sont plus petites. Pour l’instant, on attend de voir comment la météo va évoluer », affirme Thomas Ammerlaan.
Les solutions
Pour ce qui est des producteurs maraîchers, la situation semble moins complexe. La copropriétaire de la ferme Terre-Mère, Marie-Josée Forget, indique que les légumes qui aiment plus la chaleur seront moins présents cette saison. Les courgettes, les concombres, les tomates et les poivrons verront leur croissance affectée par les nuits froides.
« Ça va quand même bien. On a planté en premier les légumes qui tolèrent le plus le froid comme le chou, les laitues, les radis ou les rabioles. Les températures actuelles sont normales. Toutefois, ça fait trois ans qu’on a des surplus d’eau. On a creusé nos fossés. Cette année, on a travaillé différemment le sol. Je pense que les agriculteurs, on est débrouillards. Les gens doivent reconnaître notre capacité à nous adapter et à être proactifs pour trouver des solutions », conclut Mme Forget.
