Un milieu humide de la Hart Battery pourrait disparaître

Camille Vanderschelden  cvanderschelden@canadafrancais.com

Un milieu humide de la Hart Battery pourrait disparaître
Le site de la Hart Battery, situé au coin des rues Bouthillier Nord et Saint-Georges, sera développé pour y construire quelque 200 logements.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Jessyca Viens Gaboriau))

Le terrain de l’ancienne usine Hart Battery, situé dans le Vieux-Saint-Jean, comporte un milieu humide qui pourrait potentiellement être remblayé pour permettre le développement de 200 logements dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Ville au début de l’automne 2024. 

La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a validé un des quatre projets de développement domiciliaire soumis à son appel d’offres l’année dernière. « Actuellement, on est en discussion avec le groupe gagnant pour établir certains paramètres d’entente avec eux », affirme Daniel Dubois, directeur général de la Ville, précisant que l’annonce officielle du gagnant sera faite d’ici la fin du printemps.

Lors de la séance publique du 25 février, le conseil municipal a adopté une résolution visant à présenter une demande d’autorisation auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) pour la compensation du milieu humide présent sur le site de l’ancienne Hart Battery. 

Cette mesure gouvernementale, liée à la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques adoptée en juin 2017, autorise la destruction de ces milieux fragiles en contrepartie d’une compensation financière. Si la demande est autorisée par Québec, il reviendra donc au promoteur choisi pour le projet de développement de régler la facture. 

Marécages

La Ville avait réalisé une caractérisation écologique sur le terrain visé au courant du printemps et de l’été 2024. Elle avait relevé la présence de deux milieux humides sur le site visé par le développement, plus précisément deux marécages arbustifs à peupliers deltoïdes et saules. 

Il n’a pas été possible pour Le Canada Français de définir la superficie exacte de ces milieux humides, mais ils occuperaient 35% de l’aire d’étude de la caractérisation écologique menée l’année dernière. « L’aire d’étude de la caractérisation couvre une superficie plus grande que celle du terrain ciblé par l’appel de proposition », précise Marie-Pier Gagnon, conseillère en relations médias pour la Ville, dans un courriel adressé au journal. 

L’étude aurait cependant confirmé l’absence d’espèces fauniques en situation précaire sur le site, selon Mme Gagnon. « Un martinet ramoneur a toutefois été aperçu en vol au-dessus du terrain. La Ville demandera au futur promoteur de prévoir un habitat à l’oiseau », explique-t-elle. 

Préservation

Le Règlement sur la compensation pour l’atteinte aux milieux humides et hydriques prévoit que la compensation doit toujours être envisagée en dernier recours dans le cadre d’un projet qui affecterait ces milieux fragiles et dont les impacts pourraient nuire à leur superficie, leurs fonctions écologiques ou leur biodiversité. 

Questionné sur une possible modification apportée au projet de développement retenu par la Ville, afin de préserver ce milieu en totalité ou en partie, Daniel Dubois affirme que les discussions menées avec le groupe choisi restent ouvertes à toutes possibilités. 

« Nous sommes par ailleurs en discussion avec le promoteur retenu pour bonifier le plan d’implantation selon des recommandations qui nous ont été transmises par notre Comité de l’environnement, du développement durable, du plan de conservation et de la transition écologique », complète Marie-Pier Gagnon dans son courriel. 

Cette dernière rappelle également que l’îlot de fraîcheur créé par le lieu dans son état actuel serait maintenu par la bande végétale d’environ 2500 m2 préservée dans le projet de développement, qui comporte elle-même le deuxième milieu humide. 

Bien que ce type de demande auprès du MELCCFP prenne généralement plusieurs mois, la Ville reste confiante quant à l’échéancier fixé pour le projet. Le calendrier initial prévoit une première pelletée de terre à l’automne. 

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