Henri Tremblay, un enfant vivant avec un trouble du spectre de l’autisme, joue aujourd’hui pour l’une des équipes des Aigles de la Ligue de hockey mineur de Saint-Jean. Ses coéquipiers, ses entraîneurs et ses parents, fiers de sa progression, ont travaillé ensemble pour qu’il réussisse à bien s’intégrer dans l’équipe. Un geste qui aide l’enfant de neuf ans à devenir plus sociable, plus indépendant et davantage conscient de ses émotions. Une expérience qui est également bénéfique pour les autres joueurs qui soutiennent Henri lors de chaque match.
« Quand Henri était très jeune, il était très agressif. Il ne nous regardait même pas. Il ne nous parlait pas. Puis à l’âge de 4 ans, on a eu un diagnostic du spectre du trouble de l’autisme accompagné d’un retard sévère de langage. J’ai commencé à faire des recherches pour m’outiller », raconte Kim Santoire, la mère d’Henri Tremblay.
Afin d’aider son fils à avancer, Mme Santoire a décidé de l’inscrire à des cours de hockey et de gymnastique. En tant qu’ancienne joueuse de hockey professionnelle, elle a vu les cours comme une occasion d’aider son fils à mieux canaliser son énergie et, en même temps, de partager sa passion avec lui.
« Ça l’aide à évacuer sa frustration et gérer ses émotions. Quand un enfant est différent, il est difficile de lui faire développer de l’intérêt pour quelque chose qu’il ne connaît pas. Il faut vraiment être persévérant et à force d’aller et d’essayer, maintenant il aime vraiment le sport. Il continue à faire la gymnastique trois fois par semaine et le hockey deux fois par semaine », ajoute-t-elle.
Ses débuts dans le hockey
Après avoir appris à jouer au hockey à l’âge de 5 ans, Henri Tremblay a rejoint la Méthode d’apprentissage de hockey sur glace (MAHG) qui s’adresse aux hockeyeurs de 8 ans et moins. Dans cette équipe, Henri a acquis des connaissances de base du jeu afin d’intégrer la compétition.
« Au début, il était avec des groupes réguliers. Ça allait bien, mais quand il a commencé à avoir de la compétition pour gagner la rondelle, c’était plus difficile au niveau du comportement. La première année du MAHG, comme j’étais coach, je pouvais aller sur la glace pour l’aider avec son comportement. Mais l’année suivante, je ne pouvais plus aller sur la glace. On s’est rendu compte que c’était problématique et on l’a inscrit au hockey adapté », raconte Mme Santoire.
Son passage par l’équipe du hockey adapté des Aigles de Saint-Jean lui a permis de se développer de manière importante avec des enfants ayant des difficultés similaires à lui. Il a appris à compter des buts et à faire des passes. Le hockey adapté a été un tremplin pour lui.
Le hockey régulier
La mère d’Henri explique que pour elle et son conjoint, il est important d’essayer d’inspirer leurs enfants pour qu’ils soient la meilleure version d’eux-mêmes. C’est pour cette raison qu’ils ont inscrit leur fils au hockey régulier et qu’ils ont mis en place différentes démarches pour réussir à l’intégrer dans l’équipe.
« Moi et mon chum, on a la vision que ce n’est pas la société qui va toujours s’adapter à lui. Il faut qu’il soit capable de s’adapter aux autres. J’avoue que quand je l’ai inscrit, j’avais des doutes. Je suis allée voir le président de la ligue, je lui ai dit qu’Henri était différent. Il a accepté et je me suis aussi proposée comme entraîneur adjoint pour l’aider », se rappelle-t-elle.
À l’aide d’une fiche avec des pictogrammes, elle et son conjoint ont réussi à l’aider avec la gestion des émotions pendant les matchs. Chaque fois qu’il restait calme, ses parents lui offraient une récompense. Un outil qui a servi à l’enfant les trois premiers mois afin de s’intégrer complètement. Également, les entraîneurs Gabriel Duguay-Gosselin, Sébastien Langlois et Nicholas Young ont démontré une très grande ouverture à cette différence et l’accompagnent à chacune des étapes vers son autonomie. Les coéquipiers ont été informés sur la différence d’Henri. Une initiative qui a permis à toute l’équipe d’évoluer dans la même direction.
Aujourd’hui, Henri est capable de partager et de s’habiller seul dans le même vestiaire que tous les autres membres de l’équipe. Il a appris à gérer ses réactions face à l’intensité des bruits ainsi que ses émotions avant le début d’un match. « C’est touchant de voir les efforts que Henri fait et l’autonomie qu’il développe par la force du groupe », conclut sa mère.