Des arbres grugés et d’autres tombés peuvent être aperçus depuis quelque temps sur la bande du Canal-de-Chambly, à Saint-Jean-sur-Richelieu. La présence de castors n’est pas si fréquemment observée dans ce secteur, et les autorités gouvernementales estiment qu’il n’y a pas de raison de vouloir déplacer l’animal repéré par des citoyens.
Symbole de la souveraineté nationale canadienne qui a précédé la feuille d’érable, le castor du Canada (castor canadensis) est comme la devise canadienne : il est présent d’un océan à l’autre.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, voir des individus de cette espèce n’est pas coutume, mais la situation n’inquiète pas les autorités environnementales pour autant.
« La présence de castors est tout à fait normale près d’un plan d’eau comme le lieu historique national du Canal-de-Chambly […] Ils recherchent des environnements où ils peuvent trouver de l’eau calme et un approvisionnement suffisant en arbres et en végétation », explique Audrey Godin-Champagne, agente de communication et de relations publiques chez Parcs Canada.
Interventions
Parcs Canada et le MELCCFP n’interviennent pas à la seule vue de l’animal dans un lieu public ou privé.
« La population pourrait observer la présence de barrages ou de troncs d’arbres rongés. Certains castors peuvent parfois creuser des chemins bien visibles près de l’eau ou carrément construire des huttes ; ces manifestations sont normales et il n’y a pas lieu de s’inquiéter », avance Mme Godin-Champagne.
À Saint-Jean, ce n’est que si l’animal venait à causer des dommages sur des infrastructures d’ingénierie de la voie navigable du Canal-de-Chambly ou s’il venait à représenter un risque pour la sécurité que Parcs Canada pourrait envisager d’entreprendre des actions.
Si des ravages sont faits sur un terrain privé, les Québécois doivent intervenir eux-mêmes tout en respectant les normes établies. Dans de tels cas, « les citoyens n’ont pas à communiquer avec le [ministère de la Faune] pour déclarer la présence d’un castor et des dommages associés à l’espèce », explique Valérie Ouellet, conseillère en communication et relationniste au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
Contrôle
Mme Ouellet souligne que le grand public peut adopter plusieurs mesures afin de limiter la présence de castors sur leur terrain ou pour régler une situation conflictuelle reliée à la présence de l’espèce.
Une des mesures est de favoriser la présence de résineux comme le sapin ou l’épinette dans la zone littorale afin de ne pas créer un habitat idéal pour le castor.
« L’espèce ne peut pas être chassée. Si vous ne piégez pas, il est possible d’autoriser des piégeurs à accéder à votre terrain pour capturer l’animal […] En dernier recours, il est possible d’éliminer un castor avec des pièges mortels ou encore de l’abattre », soutient Mme Ouellet.
Chaque méthode pour contrôler le castor vient avec son lot de procédures bien précises à suivre. Il en va de même lors de la présence d’un barrage de castor.
Faits divers
Le castor n’est pas une menace directe pour les humains. Son principal prédateur est le loup « qui le consomme essentiellement au printemps et en été », précise Mme Godin-Champagne.
Un castor prend plus de place dans la nature que sur un 5 cents. Selon la Fédération canadienne de la faune, il peut mesurer de 86 à 130 cm de long et peser de 16 à 32 kg.
En milieu naturel, un castor peut vivre jusqu’à 12 ans. Son espérance de vie peut aller jusqu’à 20 ans en captivité. Les couples de castors sont monogames et donc unis pour la vie. L’espèce s’accouple habituellement en février et la gestation dure un peu plus de 100 jours.
En 2023 et 2024, une vingtaine de signalements concernant la présence de castors a été mentionnée à la centrale d’appels SOS Braconnage – Urgence faune sauvage dans l’ensemble du Québec. Aucune intervention d’agents de la protection de la faune n’a toutefois été nécessaire.