Un boisé de Saint-Jean-sur-Richelieu a été majoritairement rasé en début de semaine. Les propriétaires du terrain détenaient un permis pour la coupe, mais ce dernier n’aurait pas été respecté par le sous-traitant.
Un boisé situé dans le secteur Saint-Luc, à proximité de l’intersection des rues Claire et Jean-Talon, a été rasé à blanc dans sa majorité avant que la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu mette fin à la coupe, ce mardi 10 décembre à la mi-journée.
Contactée par Le Canada Français, la Ville confirme qu’un permis a été octroyé aux propriétaires du terrain pour l’abattage de 50 frênes malades et pour la coupe d’arbres de 10 cm de diamètre ou moins.
Or, le sous-traitant engagé par les propriétaires n’aurait pas respecté le permis émis par la Municipalité et aurait coupé à blanc la presque totalité du boisé.
Lanceur d’alerte
Cédrick Campbell, citoyen du secteur, a lancé l’alerte auprès de la Municipalité et du journal. Dès le lundi 9 décembre au matin, il remarque que le boisé situé derrière chez lui subit une coupe à blanc. Il décide donc de contacter le service de l’Urbanisme de la Ville, qui lui confirme l’existence d’un permis.
Le mardi 10 décembre au matin, la coupe se poursuit à proximité des maisons situées sur la rue Claire. M. Campbell contacte à nouveau l’Urbanisme pour les en avertir, réclamant une intervention rapide.
« On m’a répondu que des suivis seraient faits au cours de la journée », témoigne M. Campbell au journal, expliquant avoir dû insister sur la gravité des faits. Alors qu’il se rend sur le terrain pour intervenir lui-même, une inspectrice de la Ville arrive sur les lieux. « Elle était visiblement très choquée », relate-t-il.
Le mardi 10 décembre à la mi-journée, la Ville termine son inspection et met finalement un terme à la coupe, qui dépasse largement le cadre du permis émis.
Sous-traitant
Joint par téléphone par le journal, le propriétaire du terrain, Pierre Beaulac, explique encore ignorer ce qui s’est réellement passé. Il affirme avoir demandé un permis pour la coupe sur son terrain. Ce permis visait à abattre les arbres malades et permettre un fauchage du gazon pour l’entretien. Il dit avoir mandaté une compagnie pour réaliser le travail.
« Je suis en contact avec le propriétaire de la compagnie mandatée, qui est supposé faire les vérifications auprès de son employé et nous revenir », commente M. Beaulac qui n’a pas nommé son sous-traitant.
Sanctions
Les équipes municipales travaillent actuellement à évaluer les dommages pour déterminer les sanctions qui en découleront. La réglementation municipale stipule que celles-ci peuvent s’appliquer au propriétaire et à l’entrepreneur. Saisie par un citoyen à ce sujet lors de la séance du conseil municipal du 10 décembre, la mairesse a commenté l’affaire.
« Les éléments au dossier sont en analyse et des constats d’infraction pourraient être émis. Des mesures de reboisement pourraient aussi être exigées. De plus, une dénonciation a été transmise au ministère de l’Environnement en raison de travaux sur ce qui semble être un milieu humide », a-t-elle déclaré mardi soir.
Un milieu humide a été recensé par les propriétaires à l’adresse de la Ville en 2021, selon M. Beaulac. Les travaux sont mis à l’arrêt et ne recommenceront pas cette semaine, contrairement à une rumeur.