Travailleurs étrangers temporaires : les entreprises locales se tournent vers l’opposition officielle

Mathilde Cloutier mcloutier@canadafrancais.com

Travailleurs étrangers temporaires : les entreprises locales se tournent vers l’opposition officielle
André A. Morin, député de L'Acadie, en compagnie de Mathieu Jeanneau, vice-président d'Emballage St-Jean et animateur de la rencontre. (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

André A. Morin, député libéral à l’Assemblée nationale, était de passage à Saint-Jean-sur-Richelieu pour prendre le pouls des entrepreneurs du coin sur la question des travailleurs étrangers temporaires (TET). Des représentants de Transport Bourassa, Tremcar et d’autres compagnies d’envergure lui ont fait part des impacts bien réels qui les attendent si le gouvernement ne change pas son fusil d’épaule. 

Membre de l’opposition officielle, le député de L’Acadie, une circonscription située à Montréal, compte utiliser ces témoignages pour questionner le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Il espère ainsi sensibiliser le parti au pouvoir à la situation particulière de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« On tombe [dans une] craque », rappelle Mathieu Jeanneau, vice-président d’Emballage St-Jean. Le Haut-Richelieu a été jumelé à la région métropolitaine du Grand Montréal et est touché par la directive empêchant l’embauche ou le renouvellement de contrat des TET dans les régions qui ont un taux de chômage supérieur à 6%.

Or, la Montérégie affichait un taux de chômage de 4,2% seulement en mars 2025, selon l’Institut de la statistique du Québec. Avec 7,8% de chômage à la même date, Montréal faisait pencher la balance.

Une situation de région

Autour de la table du restaurant Steve Steakhouse, le lundi 28 avril, les représentants sur place ont exposé les difficultés à recruter de la main-d’œuvre dans une ville comme Saint-Jean-sur-Richelieu.

D’une part, le bassin de travailleurs est limité dans le Haut-Richelieu. Le problème va en grandissant avec le vieillissement de la population. « [Les travailleurs étrangers temporaires] vont occuper des postes de nuit et de fin de semaine, des postes d’aides- mécaniciens, d’aides-manutentionnaires. Ça fait 28 ans que je suis chez Bourassa et on a toujours été en pénurie de main-d’œuvre pour ce type de travail », a témoigné Julie Brault, vice-présidente de l’entreposage à Transport Bourassa.

« Je ne comprends pas pourquoi Saint-Jean fait partie de Montréal, ce sont deux réalités », a renchéri Miriam Balha, directrice des ressources humaines pour Métal Sigma. Alors que Montréal réussit à attirer les travailleurs de ses couronnes, Saint-Jean voit plutôt une partie de sa main-d’œuvre partir travailler à la grande ville du lundi au vendredi.

Le transport en commun est également insuffisant pour le déplacement des travailleurs des villes environnantes, surtout si les employés doivent se rendre dans le quartier industriel, rapportent les entrepreneurs.

« Des Québécois dans la région, ce n’est pas trouvable », a lancé l’un des participants pendant la rencontre. Comme il a été rapporté précédemment par Le Canada Français, plusieurs entreprises risquent de devoir laisser partir leurs travailleurs étrangers à la fin de leur contrat actuel.

Demandes au député

Après des sorties publiques dans les médias et des représentations auprès des députés locaux, les principaux acteurs économiques se tournent vers l’opposition par le biais d’André A. Morin. Le député libéral pourra confronter le gouvernement de la CAQ pendant la période de questions quotidienne à l’Assemblée nationale.

Il a aussi suggéré d’organiser une conférence de presse à Québec avec un représentant industriel de la région dans le but de faire circuler l’histoire dans les médias nationaux. Cette proposition a retenu l’attention des convives présents.

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