À l’aube de ses 59 ans, Stéphane Beaudin tourne la page sur sa carrière à l’hôtel de ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. En ce 1er mai, il quitte son poste de directeur général adjoint aux Services administratifs pour profiter de sa retraite.
« J’y pense depuis quelques années. Le moment est bien choisi. Je vais m’ennuyer de ma gang, mais je pars heureux », affirme-t-il.
Guidé par sa curiosité et son désir constant d’approfondir ses connaissances, il a occupé plusieurs rôles dans la fonction publique. Joueur d’équipe et stimulé par les défis, Stéphane Beaudin avoue qu’il a été choyé par le destin durant ses 36 années de carrière.
D’abord stagiaire
C’est par un stage qui terminait ses études en récréologie à Trois-Rivières que Stéphane Beaudin a plongé dans le monde municipal en 1989.
« J’avais deux offres de stage, l’un au Parc national de la Mauricie et l’autre au Service des loisirs de Saint-Luc. Même si mon premier souhait était de travailler dans un parc et d’être en contact avec la nature, j’ai opté pour revenir chez nous et d’avoir l’occasion de découvrir le milieu municipal », se souvient le natif de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Embauché à titre de régisseur des loisirs, Stéphane Beaudin s’est vite familiarisé avec les tâches à accomplir. Il faut préciser qu’à la fin des années 1980, la ville de Saint-Luc était en effervescence. Avec l’arrivée de nombreuses familles, le Service des loisirs, sous la direction de Michelle Hébert, était grandement sollicité. Le partenariat avec Saint-Jean-sur-Richelieu permettait de pallier le manque d’infrastructures.
« L’organisation des services municipaux au sein de la collectivité me fascinait. Je voulais tout apprendre », mentionne-t-il.
Une dizaine d’années ont passé lorsque Stéphane Beaudin obtient le poste de directeur par intérim du Service des loisirs de Saint-Luc. En plus de poursuivre son apprentissage, il développe ses aptitudes en gestion. « Mais je n’ai jamais travaillé seul. Je réussissais à faire avancer les choses pour les citoyens en ralliant les autres ou en me ralliant à l’équipe. »
Fusion et nouveau poste
À peine avait-il apprivoisé ses fonctions de gestionnaire d’un service que Stéphane Beaudin s’apprête à vivre une autre période de changement. En 2001, la fusion des cinq municipalités vient apporter son lot de chamboulements.
Créé en une seule entité, le Service des loisirs dessert désormais les secteurs de Saint-Jean, Saint-Luc, Iberville, L’Acadie et Saint-Athanase.
Après une transition d’environ 18 mois, la fusion entraîne des modifications dans l’organigramme de la grande ville. Stéphane Beaudin devient chef de division des ressources physiques. « C’est un poste que je voulais obtenir », se souvient-il. Ce service avait le mandat de gérer les infrastructures de loisirs et des parcs (piscines, arénas, pistes d’athlétisme, bâtiments de loisir).
« Je me trouvais à apprendre de nouvelles choses. Les équipements lourds, la mécanique des bâtiments, les compresseurs, le système de filtration, tout ça m’interpellait. Dans mes nouvelles fonctions, j’ai eu une complicité remarquable des employés. On m’expliquait comment fonctionnaient les équipements. Moi, je m’intéressais à tout. J’étais comme un enfant dans un salon rempli de jouets », assure Stéphane Beaudin.
Directeur des loisirs
En 2004, le parcours de Stéphane Beaudin le mène au poste de directeur du Service des loisirs et bibliothèques. « Je voyais ça comme une nouvelle opportunité de servir la population. »
Il mentionne qu’il a toujours entretenu de bonnes relations avec les politiciens municipaux. « Notre travail, c’était de structurer des projets pour permettre au conseil municipal de prendre les meilleures décisions dans la planification des investissements. Ma relation avec la politique a toujours été saine », précise-t-il.
Direction générale
En 2011, la carrière de Stéphane Beaudin prend un nouveau virage, alors qu’il est embauché au poste de directeur général adjoint aux Services opérationnels, regroupant les secteurs des travaux publics, du génie, de l’urbanisme et des loisirs.
« Dans ma tête, je ne voyais pas ça comme une promotion. C’était plutôt un nouveau terrain de jeu pour m’épanouir. Avec mes compétences acquises au cours des années, j’étais outillé pour rendre de bons services à la population. Encore là, j’étais le même enfant dans un salon rempli de jouets », dit-il.
C’est Daniel Desroches qui occupait le poste de directeur général. « Daniel était un coach remarquable. Il m’a transmis beaucoup de connaissances. Il a été mon mentor », affirme Stéphane Beaudin.
Pour lui, la gestion des plaintes n’a jamais été une corvée. « J’écoute et je me mets dans la situation du citoyen. L’objectif, c’est de trouver une solution. »
Services administratifs
Après un passage comme directeur général par intérim, Stéphane Beaudin a accepté un autre défi en 2021, celui de directeur général adjoint aux Services administratifs, incluant les affaires juridiques, le greffe, la police et la protection des incendies.
« C’était encore une étape de plus dans mon apprentissage. Je voulais approfondir mes connaissances dans de nouveaux domaines. »
Les défis étaient tout aussi nombreux, à commencer par la gestion de la pandémie, qui était toujours à l’ordre du jour. À l’instar de la crise du verglas en 1998, les Johannais ont vécu des périodes fort difficiles. « C’est dans ces événements-là qu’on voit le meilleur de l’entraide. J’ai vu des êtres humains extraordinaires. Personnellement, ce genre de situation ne me fait pas peur. Je me dis qu’on est tous capables de passer au travers. »
Retraite en plein air
En dressant son parcours à l’hôtel de ville, Stéphane Beaudin se dit chanceux d’avoir enrichi ses connaissances à travers ses différentes fonctions. « J’ai toujours été bien entouré et appuyé par mes collègues. Ça m’a permis de faire le tour de tous les services de la Ville. Pour ça, j’en sors grandi. Je n’aime pas prendre le crédit. Les titres, je m’en fous. »
Sa carrière a été marquée par plusieurs projets et investissements à Saint-Jean, mais Stéphane Beaudin ne veut pas en identifier un en particulier. « Ce n’est pas dans ma nature de m’approprier la réalisation d’un projet. Je continue à dire que c’est un travail d’équipe. »
Adepte de pêche et de plein air, il entend profiter de sa retraite pour savourer chaque moment de la vie, au bord d’un chalet ou en bateau sur un lac.
