Plus de 800 logements et des espaces verts souhaités dans le secteur des golfs de Saint-Luc

Camille Vanderschelden  cvanderschelden@canadafrancais.com

Plus de 800 logements et des espaces verts souhaités dans le secteur des golfs de Saint-Luc
La soirée de type porte ouverte visait à présenter le résultat d'une démarche de consultation citoyenne lancée à l'été 2022.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Julien Saguez))

Une soirée de type porte ouverte a été organisée par la Ville, au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean, pour présenter sa vision d’aménagement pour le secteur Bergère et des Échevins, communément appelé le secteur des golfs. Environ 75% du secteur seraient réservés à la conservation des milieux naturels et 25% au développement résidentiel et institutionnel avec la construction de quelque 800 nouveaux logements.

La Municipalité a ainsi défini trois axes majeurs pour l’ensemble de cette vision. Premièrement, 75% à 80% du secteur seraient réservés à la conservation des milieux naturels (avec des activités récréatives à faible impact). 

En outre, les abords de l’autoroute 35 seraient alloués à un développement institutionnel et résidentiel pour limiter l’impact visuel aux résidents actuels. Enfin, la mobilité durable serait favorisée par la création d’une piste cyclable au cœur du secteur, mais aussi par la construction d’une passerelle au-dessus de l’autoroute 35. 

Dans le développement général, la Ville projette environ 4,5 hectares à la mobilité durale et à la circulation, et environ 20 hectares (ou 18%) au développement résidentiel. Ce dernier amènerait ainsi 834 nouvelles portes à Saint-Jean-sur-Richelieu, si tant est que les promoteurs des golfs s’alignent sur la vision de la Municipalité.

Espaces verts

Sondés en 2022 par la Ville, les citoyens ont exprimé leurs attentes pour ce secteur. La préservation des milieux naturels constitue la priorité pour les Johannais, qui souhaitent avoir l’accès direct à un parc nature. La mobilité durable est également au cœur des attentes citoyennes. La création d’une passerelle enjambant l’autoroute 35 ou l’existence de liens cyclables qui permettraient de rejoindre Saint-Luc et le reste de la Ville font partie de ces attentes. 

Dans sa vision présentée mardi soir, la Ville prévoit que 77% du secteur des golfs seraient consacrés à la préservation des espaces naturels. Ceux-ci comprendraient une friche de 12 941 m2, un boisé de 374 627 m2 et 529 380 m2 d’espaces de conservation. Un parc pourrait donc être créé à l’intérieur de ce secteur dans lequel différentes activités de plein air à faible impact, comme des sentiers de randonnée, seraient mises sur pied. 

La vision de la Ville inclut également la préservation des milieux humides et l’aménagement de zones tampons autour de ces derniers. Le développement résidentiel devrait aussi inclure des îlots de biodiversité et une stratégie de compensation pour la perte d’arborescence prévue. 

Habitation

Le développement résidentiel et institutionnel se réaliserait en trois phases. La première s’établirait aux abords de l’autoroute 35, là où est situé l’actuel golf de la Mairie. Sur les 160 078 hectares du terrain visé, la Municipalité imagine 34 logements à faible densité et 146 logements à moyenne ou haute densité. Ce développement domiciliaire occuperait quelque 5 hectares. 

La deuxième phase s’établirait au cœur du secteur des golfs, bien que la vision de la Ville prône un développement surtout concentré aux abords de l’autoroute. C’est là également que la proposition prévoit le plus de logements, avec 330 portes, et un développement à moyenne et haute densité. Toutefois, seuls 7 hectares des 838 406,22 hectares qui constituent cette portion seront exploités pour le développement. 

Enfin, dans une ultime phase, environ 4% des lots résiduels situés en bordure du chemin Saint-André seraient développés en projet domiciliaire. Cette section verrait pousser 324 nouvelles portes, toutes prévues dans des projets à moyenne et haute densité. De plus, une nouvelle école primaire pourrait y être construite.

Mobilité durable

Une rue de transit est également prévue entre le chemin Saint-André et le boulevard de la Mairie. Cette voie de circulation permettrait un accès facile au parc nature et aux résidences. Elle serait bordée par un lien cyclable, dont une portion rejoindrait la passerelle prévue au-dessus de l’autoroute 35. 

Cette passerelle, évoquée depuis les années 2000, permettrait enfin de relier les deux portions du secteur Saint-Luc. Elle représenterait un budget projeté de 20 M$ et constituerait l’un des seuls investissements de la Ville dans le projet global. 

Questionné sur l’acceptabilité sociale compte tenu de l’historique du dossier de la passerelle Normandie (d’abord estimée au même prix), Marco Savard, conseiller municipal pour le secteur Saint-Luc, ne se dit pas inquiet. 

« Le dossier de la passerelle Normandie, on s’est dit que c’était trop coûteux pour être financé par l’ensemble du bassin des payeurs [de taxes]. Tandis que là, la passerelle de Saint-Luc serait financée par les retombées des logements, c’est un winwin », commente M. Savard en entrevue avec le journal. La passerelle serait donc financée en majeure partie par les taxes foncières. 

Acceptabilité sociale 

L’événement porte ouverte visait à présenter à la population la matérialisation de plusieurs années de travail pour le dossier Bergère et des Échevins. Les Johannais étaient à nouveau invités à présenter leur opinion et leurs commentaires, sur la base desquels la Municipalité compte encore s’accorder. 

La soirée a fait salle comble, rendant la procédure assez complexe pour certains citoyens qui désespéraient de pouvoir lire les panneaux de présentation à cause de la foule. Certains sont donc sortis aussi vite qu’ils sont entrés. 

Golfs 

La suite dépendra néanmoins majoritairement des promoteurs des golfs, puisque le projet ne se fera pas sans la cession d’au moins 75% de leurs espaces verts. Ils auront également la charge de présenter les projets d’habitation, d’investir pour l’ensemble et de s’aligner sur les exigences de la Ville. 

« Je ne crois pas qu’on continuera la démarche si on voit que les promoteurs n’ont aucun intérêt. Ce serait donc possiblement le statu quo qui demeurera », précise Marco Savard, qui explique qu’il considérera au moins être allé au bout de la démarche. Si les citoyens n’approuvent pas majoritairement la vision, celle-ci tombera à l’eau. 

Aucun échange n’a par ailleurs eu lieu entre la Ville et les promoteurs avant la soirée porte ouverte, durant laquelle les principaux intéressés ont pu échanger avec le conseiller municipal. L’élu espère qu’ils apporteront une présentation intéressante aux citoyens (vraisemblablement à nouveau consultés l’an prochain à cette occasion), malgré une rentabilité moindre à leurs plans initiaux.

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