Le Club d’ornithologie du Haut-Richelieu (COHR) participe au recensement des oiseaux de Noël (RON) de la société Audubon depuis un quart de siècle déjà. Cette année, les passionnés ont pu observer moins d’espèces dites hivernales qu’à l’habitude, mais une plus grande diversité d’oiseaux que la moyenne des années précédentes. Un nouveau venu s’est aussi fait voir pour l’occasion : un cygne siffleur.
Pour Saint-Jean et les environs, le RON s’est déroulé le 14 décembre alors que la région avait reçu peu de neige et que les températures n’étaient pas excessivement froides. Durant l’exercice, l’ensemble des participants a dénombré 53 espèces, alors que la moyenne est de 48, ainsi qu’un total de 132 305 individus.
L’oie des neiges a été observée par dizaines des milliers (73 846), au même titre que la corneille d’Amérique (50 000). Les autres oiseaux observés en grand nombre sont les bernaches du Canada (3515), les canards colverts (669), les grands harles (629) et les garrots à l’œil d’or (413).
Le COHR remarque toutefois une diminution chez certaines espèces. « Depuis quelques années, on remarque que le nombre de petits oiseaux diminue de façon un peu dramatique l’hiver, on en a de moins en moins », explique Réal Boulet, membre du COHR.
Cette année, 1748 petits oiseaux ont été dénombrés, tandis que la moyenne habituelle se situe autour de 2600.
Aléas
Le RON doit se dérouler entre le 14 décembre et le 5 janvier. Puisqu’un monde de différences météorologiques peut séparer ces dates et, par le fait même, la diversité des espèces possibles à observer, le COHR tient toujours son activité au début de la période permise.
Les résultats que notent les amateurs seront néanmoins amenés à être très différents au fil des ans en raison, notamment, de la température qui varie inlassablement d’une année à l’autre.
Les différences météorologiques font en sorte, par exemple, que les oies des neiges sont présentes par milliers certaines années et qu’elles sont totalement absentes durant d’autres. Les espèces qui aiment profiter d’un couvert neigeux sont aussi des oiseaux dont la présence fluctue en fonction de la température. Ces oiseaux se sont donc faits discrets pendant le RON de cette année.
« Il y a des petits oiseaux, qu’on appelle des oiseaux d’hiver, qui se tiennent habituellement en bordure des routes quand il y a beaucoup de neige. Mais quand il n’y en a pas, les petits oiseaux sont peut-être présents, mais dans le milieu des champs ou bien ils retournent un peu plus au nord, là où il y a de la neige », précise M. Boulet.
À titre d’exemple, le COHR mentionne qu’aucun plectrophane des neiges ni de sizerin flammé n’a été observé durant le recensement du 14 décembre.
Visiteur
Cette année, un oiseau rare qui avait déjà été repéré lors de neuf périodes distinctes au fil des ans a fait sa grande entrée sur la liste des espèces observées par le COHR durant le recensement : le cygne siffleur.
M. Boulet indique que l’individu a pu être observé pendant plus d’un mois et qu’il a retenu l’attention de plusieurs ornithologues amateurs « au sud du Québec, et même de gens qui venaient de la Rive-Nord pour le voir ».
Le cygne siffleur, rarement présent dans les environs ou sur une longue période, a ainsi pu être observé pendant le RON du 14 décembre, « mais il a décidé de repartir et il n’est plus là », mentionne M. Boulet.
Observations
Un total de 29 participants se sont réparti la tâche d’observer et de dénombrer les oiseaux pour le recensement fait à Saint-Jean et dans les environs.
M. Boulet explique que les variétés d’oiseaux observées lors du RON dans le Haut-Richelieu (53) sont inférieures à celles que cette région connaît tout au long de l’année (220 à 240).
Le recensement qui concerne Saint-Jean et les environs est fait en forme de cercle sur un territoire de 457 km2 qui a comme point central l’église Saint-Athanase dans le secteur Iberville.
Le 19 décembre, le COHR a été actif pour le RON qui s’est fait dans les environs de la baie Missisquoi. Une partie du territoire visé concernait Venise-en-Québec.
