Nuisances sonores à l’aéroport : des organisations dénoncent les études répétées

Camille Vanderschelden 

cvanderschelden@canadafrancais.com

Nuisances sonores à l’aéroport : des organisations dénoncent les études répétées
Groupe développement aéroport dénombre 18 études qui ont été réalisées depuis 1994 pour le développement de l'aéroport municipal. (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Jessyca Viens Gaboriau))

L’Équipe Maryline Charbonneau – Démocratie Saint-Jean (EMCDSJ) et le Groupe développement aéroport (GDA) se positionnent contre les nouvelles études de bruit qu’ils jugent superflues et qui ont récemment été commandées par la Ville.

Le 6 mai, le conseil municipal a adopté deux résolutions ayant trait au climat sonore de l’aéroport de Saint-Jean-sur-Richelieu, en plus d’une nouvelle tarification sur les posés-décollés.

Premièrement, un contrat de 28 743,75$ a été octroyé à l’entreprise Stantec pour l’étude des plaintes de bruit dans le voisinage de l’aéroport. Cette étude doit faire un portrait des airs à Saint-Jean. Deuxièmement, un contrat de près de 100 000$ a aussi été octroyé à la même firme pour effectuer un suivi sonore à l’aéroport.

« Nous devons mettre fin aux appels d’offres pour des études sonores coûteuses et privilégier un dialogue constructif pour définir des mesures de mitigation consensuelles », réagit Maryline Charbonneau, candidate à la mairie et cheffe de l’EMCDSJ, dans un communiqué adressé au journal.

Politisation du dossier

En juin 2021, une résolution ayant trait à des balises de bruit édictées dans le cadre du développement de l’aéroport a été adoptée à la majorité par l’administration Laplante.

Ladite résolution faisait état d’un nombre de décibels à ne pas dépasser en fonction du jour et de la nuit et réservait le droit à la Ville de mettre un terme à une entente si les critères sonores n’étaient pas respectés.

L’EMCDSJ pointe du doigt quatre années de stagnation du dossier, qui précèdent un regain à seulement six mois des élections municipales. « Pendant quatre ans, il aurait suffi de rallier une partie prenante aux conditions exigées par Transport Canada pour gérer l’impact sonore de l’aéroport », écrit l’EMCDSJ dans son communiqué, citant également une ridiculisation des citoyens « ayant osé prendre la parole » dans les dernières années.

La formation politique s’étonne par ailleurs de la demande du conseil municipal actuel de faire appliquer ces mesures de mitigation définies en juin 2021, bien qu’elles n’aient jamais été approuvées par Transport Canada et qu’elles restent donc inapplicables par Nav Canada.

Dépenses « superflues »

La formation politique exhorte le conseiller Sébastien Gaudette et la mairesse Andrée Bouchard à cesser de commander des études sonores répétitives qui constituent des « dépenses superflues ».

L’équipe de Mme Charbonneau considère qu’il est grand temps que la Ville soumette une demande officielle à Transport Canada pour des mesures de mitigation et encourage une gestion neutre et transparente de l’aéroport. Même si la Ville demeure propriétaire de l’infrastructure, il revient au fédéral de faire appliquer la réglementation sur le terrain de l’aéroport.

GDA rappelle, quant à lui, que depuis 1994, ce ne sont pas moins de 18 études au sujet du développement de l’aéroport qui ont été réalisées, dont une consultation publique en 2017, des études de bruit et divers plans d’affaires ou plans de relance.

Un actif mal géré

GDA, qui œuvre pour la préservation de l’aéroport, souligne également que c’est à l’exploitant que les doléances doivent être transmises : la Ville ne serait pas consultée lors d’une visite de Transport Canada sur le site de l’aéroport.

Pour Robert Perreault, président et cofondateur de GDA, l’entente encadrant les écoles de pilotage doit, dans un premier temps, couvrir toute la période annuelle. Deuxièmement, une négociation doit s’ouvrir avec Transport Canada qui autorisera des mesures d’atténuation et qui aura l’autorité requise pour les publier directement dans les livrets de bord des pilotes.

En outre, certains propos tenus par le conseiller Sébastien Gaudette concernant le manque d’informations sur «qui vole quand» étonnent GDA. Ce dernier rappelle que la tour de contrôle détient l’ensemble de ces informations qui sont envoyées à la Ville et à l’exploitant.

Pour les deux organisations citées, l’aéroport est un actif mal exploité par la Ville, qui pourrait en tirer tous les bénéfices par sa position stratégique et par la présence de terrains industriels. Ces derniers pourraient attirer diverses industries, si la zone de flou l’entourant actuellement était dissipée.

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