La députée de Saint-Jean Christine Normandin a donné naissance à Léopold Normandin, le 6 décembre, à 22h09. L’élue entend concilier son nouveau rôle de mère avec celui de députée, et ce, en se lançant dans l’aventure en soloparentalité. Elle se dit prête à relever le défi et à affronter l’inconnu.
« Pour n’importe quel parent, de façon générale, peu importe sa situation, il y a une portion de »ce n’était pas dans le manuel ». Je sais que je vais avoir à vivre avec ça. Je rajoute juste une couche de complexité à ça, car il y a encore moins de manuels dans mon cas vu que je suis en soloparentalité et que j’ai un travail hors norme, avec des horaires atypiques, des déplacements, et pour lequel je ne peux pas me faire remplacer », exprime Christine Normandin. L’entrevue s’est déroulée quelques jours avant l’accouchement.
Malgré tout, Mme Normandin n’est ni anxieuse ni surpassée par les événements. Elle se lance à pieds joints dans l’aventure de la parentalité en sachant que, même si elle est seule, elle aura le soutien nécessaire pour combler ses rôles de mère et de députée.
« J’ai beaucoup de soutien autour. Le bureau est super impliqué, je sais que je vais pouvoir compter sur [les membres du cabinet] pour être capable de mieux jongler avec les agendas au besoin, et pouvoir travailler avec un enfant dans le bureau éventuellement. Ce soutien-là est nécessaire », précise-t-elle.
L’élue du Bloc québécois (BQ) n’envisage pas de s’éclipser du décor politique. Elle veut prendre du temps pour accueillir son nouveau-né dans sa vie et dans son domicile, mais sa ferveur politique demeure inchangée. Elle avance même que si les élections se déclenchent durant son congé de maternité, elle en sortira pour la campagne électorale.
Un à un
Christine Normandin espère en quelque sorte paver la voie pour mettre en lumière que ce qu’elle envisage comme aventure n’est pas insurmontable.
« J’espère que je vais pouvoir montrer que c’est faisable. Indirectement, l’impact que je souhaite que ça ait, c’est de dire à des jeunes femmes et des jeunes hommes que la conciliation travail- famille en politique est possible », exprime-t-elle.
Mme Normandin souligne que la pandémie a amené certaines approches qui peuvent aider à concilier les rôles de députée et de parent. Elle pointe notamment que les élus peuvent désormais faire des votes à distance et qu’il est possible d’assister à des rencontres de comité par visioconférence.
« J’essaie de voir à mettre en place à Ottawa un système de halte- garderie. On n’en a pas. Ça serait utile parce que, par exemple, nos horaires de travail ne sont pas du 9 à 5. Le soir, on peut avoir des rencontres avec des groupes de représentants ou des diplomates, et j’ai l’impression que les premières personnes qui s’en privent sont les jeunes parents », avance l’élue.
Rôles
Christine Normandin n’a pas fixé de date où elle sera entièrement de retour à son poste de députée.
L’élue de Saint-Jean souligne qu’avec le temps, elle n’hésitera pas à s’adapter aux exigences imposées par son travail, de même qu’à ses obligations de mère.
Mme Normandin s’est dite émue que ses proches, des élus de différents partis et même des résidents de Saint-Jean lui offrent un coup de main pour sa nouvelle réalité.
Pendant le congé de maternité de la députée, la population peut continuer de s’adresser au bureau de la circonscription pour exposer leurs problèmes.