Afin de répondre à des demandes gouvernementales, la bibliothèque du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu a dû réduire le nombre d’achats de livres depuis le début de la présente année scolaire. Selon les données obtenues auprès de l’établissement d’enseignement, entre août 2024 et janvier 2025, seulement 95 livres ont été achetés, ce qui correspond à 15 % du budget annuel généralement utilisé en une session. Pour la même période, un an plus tôt, 65 % du budget destiné à l’achat de livres avait été utilisé, soit 457 exemplaires.
Depuis l’été 2024, les cégeps ont reçu une directive du ministère de l’Enseignement supérieur demandant de réduire les dépenses. Ces mesures, en plus de toucher les travaux d’amélioration et de rénovation des bâtiments, ont visé l’achat d’équipement et de mobilier, notamment les livres.
Besoins pédagogiques priorisés
Après avoir suspendu les achats de livres à la session d’automne 2024, le Cégep les a repris graduellement en octobre en fonction des demandes des enseignants et des étudiants. Selon Nadine Sabongui, directrice des communications et du recrutement étudiant du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, l’établissement a pu dégager un budget limité, exclusif et prioritaire pour ses besoins, grâce à une analyse financière rigoureuse.
« Depuis que nous avons recommencé graduellement à acheter des livres, toutes les demandes des enseignants en lien avec la pédagogie ont été honorées. Ainsi, nous nous assurons que les ouvrages obligatoires, les livres à l’étude ainsi que les livres qui seront utilisés dans le cadre de travaux de recherche sont disponibles pour les étudiants », explique par courriel Nadine Sabongui.
Les achats, qui sont gérés par le personnel de la bibliothèque, sont également faits de façon équitable entre les programmes. Les contraintes actuelles touchent davantage les lectures liées aux loisirs.
« Nous comprenons que le gouvernement fait face à des contraintes financières. Toutefois, ce plafonnement risque d’entraîner un décalage de plus en plus important entre les ressources documentaires disponibles à la BiblioTech et les nouveautés en librairies », ajoute-t-elle.
Le volet loisirs affecté
La bibliothèque, dont la mission est d’offrir un espace vivant, accessible et inclusif à chaque membre, prête aussi des jeux de société, des casse-têtes, des bandes dessinées, des mangas et des romans. « Malgré les suggestions d’achat des usagers depuis août dernier, aucun document de ce type n’a pu être acheté », confirme Nadine Sabongui.
Les livres les plus empruntés par les étudiants sont les livres documentaires, les livres en sciences humaines et en philosophie. Les ouvrages de référence comme les dictionnaires et les grammaires sont très empruntés pendant la période d’examens. Pour ce qui est des livres de loisirs, les plus populaires sont les romans d’amour, ceux à suspense et les bandes dessinées.
« Lorsqu’un livre demandé n’est pas disponible ou qu’on ne peut pas l’acquérir en raison des contraintes budgétaires, nous dirigeons la personne vers notre collection numérique, les bibliothèques municipales de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu ou encore à notre service de prêt entre bibliothèques », note Mme Sabongui.
Collection numérique
Selon un court sondage réalisé par Le Canada Français auprès d’une vingtaine d’étudiants, la plupart ont affirmé ne pas emprunter de livres à la bibliothèque, mais plutôt dans la collection numérique.
« Il y a un livre en anglais dont j’avais besoin, je suis venu en premier à la bibliothèque, mais il n’était pas disponible. Je suis allée le commander à la Coop et c’était super long de le recevoir. J’ai fini par l’acheter sur Amazon », raconte Mathilde Nicole, étudiante en sciences humaines au Cégep.
Rappelons que les abonnements aux collections numériques ne sont pas touchés par ces coupures étant donné qu’ils ne sont pas assujettis aux budgets d’investissement, mais bien au budget du fonctionnement de l’établissement.
