La pêche sur glace à Venise-en-Québec ne date pas d’hier, mais avec des hivers plus courts et de la glace moins épaisse sur le lac Champlain, il y a de moins en moins de possibilités d’installer des cabanes de pêche. La pratique de la pêche sur la glace change énormément.
À Venise-en-Québec, les pourvoiries Courchesne et Chez Bob maintiennent leurs offres de service même si elles voient la fenêtre où la pêche sur glace est possible fondre au fil des ans.
« Avant, on embarquait les cabanes la première semaine de janvier. Après, c’est tombé la deuxième semaine de janvier, et l’année passée, j’ai mis mes cabanes à peu près une semaine. Je n’ai pas mis mes particuliers, j’ai juste mis mes petites cabanes de location », se désole Mathieu Beauvais qui possède et gère la pourvoirie Chez Bob avec son frère Francis.
Les entrepreneurs de la région sont conscients qu’ils doivent composer avec le climat qui leur est imposé.
« L’an passé, j’ai ouvert deux jours, j’ai ouvert juste une fin de semaine. Ce n’est pas pantoute comme avant […] Ce n’est pas le monde qui manque, c’est la température! » ajoute Jacques Courchesne, copropriétaire de la pourvoirie Courchesne.
Adaptation
Durant les dernières années, les pourvoiries n’ont pas déplacé ni laissé autant de cabanes de pêche sur le lac qu’elles le faisaient autrefois.
« Nous, on a réduit beaucoup nos effectifs. Maintenant, on ne fait que des cabanes de location […] J’ai passé de 100 à 30 cabanes. Je n’ai plus aucune grosse cabane, celles que les gens possèdent. J’ai juste 30 cabanes de location », explique M. Beauvais.
Par souci de sécurité, les pourvoiries de partout à travers la province doivent attendre qu’un couvert de glace de 12 pou- ces soit formé avant d’installer les cabanes de pêche.
Les pêcheurs qui n’utilisent pas de cabanes peuvent quant à eux profiter de cette activité plus longtemps que les adeptes de cabanes. Et pour se protéger des froids mordants et des vents impétueux, ils peuvent utiliser des tentes, par exemple.
Mère Nature
À Venise-en-Québec, la fenêtre de temps pour la pêche sur glace s’est raccourcie. Il y a donc moins de cabanes qui agrémentent le lac en hiver et les pourvoiries couvrent difficilement leurs coûts.
« Ce n’est plus nous autres qui décidons quand on va pêcher, c’est la température qui décide pour toi quand tu peux y aller », estime M. Courchesne.
MM. Courchesne et Beauvais ont à cœur la pêche sur glace et leur entreprise respective, mais ils ne font pas le poids devant mère Nature.
« Avant, t’aurais dit à quelqu’un comme mon grand-père qu’un jour il mouillerait au mois de janvier, il ne t’aurait jamais cru! » lance M. Beauvais.
Avant de se déplacer pour une journée de pêche, il est conseillé de communiquer avec les pourvoiries ou de surveiller leurs réseaux sociaux pour s’assurer de l’état de la glace et des offres de services.