La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a adopté son budget pour l’année 2025 le 10 décembre dernier. Comptabilisant des dépenses de 232,8 M$, l’exercice financier ne fait pas l’unanimité chez les candidats aux élections municipales de 2025.
« C’est un budget qui est correct et dont l’augmentation [de taxes] est raisonnable dans le contexte où elles avaient beaucoup augmenté l’année passée. Ce budget va nous amener aux élections, où les enjeux seront discutés par les candidats », commente Éric Latour, le chef de la Coalition Éric Latour, qui fera partie de la course lors des élections municipales prévues en novembre 2025.
Rappelons que l’adoption du budget de l’année 2024 avait délié quelques passions, avec une augmentation importante du compte de taxes de 7,75 %. Toutefois, la fluctuation du fardeau fiscal des Johannais s’équilibrera cette année en deçà de la moyenne des autres villes du Québec.
La candidate Maryline Charbonneau déplore cependant une augmentation des revenus tirés de la taxation de 29 % depuis 2022. « Tout le poids des investissements ou de l’augmentation des budgets est sur les familles ! Si on pense juste aux aînés, qui ont des prestations à taux fixe, c’est de l’argent en moins pour eux. C’est quand même 25 % de notre population qui se retrouve ainsi impactée par le manque de diversification de nos revenus », note Maryline Charbonneau, cheffe de l’Équipe Maryline Charbonneau – Démocratie Saint-Jean.
Revenus
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu prévoit quelque 232,8 M$ de revenus pour l’année 2025, dont 157,3 M$ sont tirés des diverses taxes. Les tarifs (eau, égouts, collecte) représentent quant à eux 27,9 M$ et les droits de mutation 10 M$. Pour le reste des revenus, la Ville compte sur les autres services rendus (17,2 M$), les subventions (11,8 M$) et les revenus des transports en commun (8,6 M$).
Dans le contexte des prochaines élections municipales, le réflexe vient assez vite pour les candidats d’élargir l’analyse des données du budget à l’ensemble du mandat en cours. « On fait beaucoup d’infrastructures, c’est sûr que cela a un impact sur les tarifs d’eau, d’égout et de taxes du secteur… mais on parle quand même de 41 % d’augmentation [pour les tarifs] et de 47 % de hausse pour les droits de mutation depuis 2021 », souligne Maryline Charbonneau.
En outre, les revenus prélevés sur les taxes s’élevaient à 122,3 M$ pour l’année 2022, contre 157,3 M$ prévus pour l’année 2025. Une augmentation de 29 % a donc été comptabilisée depuis l’arrivée en poste du conseil municipal actuel.
M. Latour note, quant à lui, la part de ces revenus qu’il considère comme un « déséquilibre fiscal » : 56,5 % proviennent du résidentiel, contre 23,2 % issus du commercial et 7,3 % du milieu industriel. « On est un peu en deçà de ce qu’il faudrait faire pour une grande ville comme Saint-Jean », commente l’ancien journaliste. « Si nos revenus émanant de l’industriel étaient plus élevés, on aurait un meilleur équilibre dans les entrées de revenus », ajoute-t-il.
Dépenses
Sur la base du même exercice, les dépenses de la Ville ont augmenté d’environ 48,3 M$ (soit de 26 %) depuis 2022. En 2025, ce sont 43,9 M$ qui seront destinés aux travaux publics, 43,7 M$ à la sécurité publique et 30,2 M$ au service de la dette. La Ville prévoit également 27,8 M$ pour son administration générale.
« Depuis 2021, l’administration générale a vu une hausse de 44 % en termes de dépenses, qui incluent les salaires. Juste depuis 2022, la rémunération a augmenté de 32 %, donc de 26,7 M$ », expose Mme Charbonneau qui estime ainsi qu’il n’y a pas eu d’augmentation des services au sein de la Ville.
Enfin, les deux candidats à la mairie s’accordent sur l’urgence et le besoin de diversifier les sources de revenus de la Ville. Si M. Latour met l’accent sur le milieu industriel qu’il souhaite développer à Saint-Jean, Mme Charbonneau évoque pour sa part des mesures d’écofiscalité et autres redevances qui pourraient être instaurées sur le développement.