Après plus de quatre ans d’attente pour une subvention qui permettrait de finaliser les rénovations de l’ancienne église St. James, située dans le Vieux-Saint-Jean, l’homme d’affaires Guy Samson signerait enfin une entente avec la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La vieille saga de l’ancienne église St. James, sise au 148, rue Jacques-Cartier Nord, pourrait donc enfin trouver sa conclusion. Le clocher de l’ancienne église, mis à terre depuis 2020, ainsi que le porche qui ornait auparavant l’entrée de la bâtisse pourraient enfin être rénovés et reconstruits.
L’homme d’affaires Guy Samson a en effet accepté de régler ce vieux dossier en échange d’une subvention municipale tant attendue et facilitée par la conseillère municipale Mélanie Dufresne.
« Il était temps ! » témoigne l’élue du Vieux-Saint-Jean en entrevue avec Le Canada Français. « Ça m’attristait de voir le clocher dépérir à côté depuis quatre ans », ajoute-t-elle, citant le bâtiment comme l’une des façades les plus significatives pour l’histoire du quartier.
Historique
Construite en 1816 par les architectes Eliphalet Bangs et John Harrington, l’église se classe parmi les temples anglicans les plus anciens du Québec.
C’est en 2019 que Guy Samson l’acquiert, soit sept ans après le départ du diocèse anglican, pour une somme de 160 000$. L’homme d’affaires commence alors la rénovation du bâtiment et y investit plus d’un million de dollars.
En 2019, Québec annonce le Programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier pour lequel une enveloppe de 30 M$ est destinée à la mise en valeur et à la protection du patrimoine bâti. Plus de 21 M$ y seront ajoutés l’année suivante. Ce programme comporte un volet public et un volet visant les bâtisses patrimoniales appartenant au privé. Ce deuxième volet partageait alors la facture à parts égales entre le promoteur, la Ville et Québec, et retient donc tout de suite l’attention de M. Samson qui saisit la Ville pour y participer.
En 2020, la Ville adoptait une résolution pour réclamer cette aide financière : la liste des immeubles ciblés par le volet privé ne sera jamais détaillée contrairement à la liste prévue pour le volet public. À la fin 2020, Guy Samson apprenait qu’aucune demande n’avait finalement été faite en ce sens.
Le clocher, qui avait initialement été descendu pour être rénové, a donc été laissé au sol durant quatre ans par représailles. Une plaque commémorative orne également la façade de l’ancienne église, incluant un petit pied de nez à l’encontre de la Ville qui n’avait jamais participé aux rénovations.
Dernière chance
Au début 2025, plusieurs dérogations sont demandées à la Ville par Guy Samson pour l’ancienne église, notamment pour l’installation d’un portail d’entrée. Mélanie Dufresne décide alors de repousser l’adoption de la résolution et de contacter le propriétaire pour résoudre l’affaire du clocher et du porche.
Elle l’informe du programme municipal de subvention ayant trait à la Rénovation de façades pour les immeubles commerciaux ou mixtes, qui arrive justement à terme en 2025. Le clocher et le porche entrent dans ce programme, puisque l’ancienne église est désormais un bâtiment commercial. Ils pourraient donc faire l’objet d’une subvention s’élevant au maximum à 85 000$.
Lors de sa séance du 25 mars, le conseil municipal de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu adopte alors une dernière résolution rattachée au projet de rénovation de la bâtisse d’intérêt patrimonial. Elle s’accompagne d’une garantie financière de 50 000$ pour assurer la réalisation des travaux.
« Je leur ai dit, aucun problème [pour remonter le clocher], tant que vous me garantissez que j’ai une subvention ! » témoigne Guy Samson au journal. M. Samson explique avoir rencontré la Ville à ce sujet et avoir déjà engagé une architecte pour réaliser les plans.
L’enjeu demeure maintenant dans la réalisation de la démarche : si le clocher peut être remonté, encore faut-il savoir s’il tiendra sur place. La majorité du cuivre qui le recouvrait a été volé durant tout le temps qu’il a passé au sol.
Vente
Par ailleurs, l’ancienne église St. James a récemment été mise en vente par Guy Samson pour un montant de 1,6 M$. La résolution et ses garanties resteront toutefois en place, même si l’église trouvait acheteur avant la réalisation des travaux, puisque cette résolution cible l’immeuble et non le propriétaire.
« Je souhaite que ce soit un contracteur qui fasse [les rénovations], donc ça ne changera absolument rien », explique M. Samson, qui précise toutefois vouloir réaliser les travaux avant de vendre le bâtiment à qui que ce soit.