Dans le Haut-Richelieu, 131 élèves étudiaient à la maison, l’automne dernier, selon des chiffres obtenus auprès du ministère de l’Éducation. Les deux enfants de Jessica Albert, une enseignante de profession, font partie du nombre. Chaque année, cette Johannaise se dévoue pour offrir à ses enfants les enseignements requis selon le programme du ministère. De plus, pour permettre aux enfants de socialiser et de mener plus loin leurs connaissances, elle fréquente des organismes avec des espaces collectifs pour l’apprentissage.
« Quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai fait un retour au travail à temps partiel. Finalement, ce n’était pas facile de trouver une garderie à temps partiel. Ça me coûtait tellement cher que j’ai décidé de rester à la maison pour garder ma fille. À travers les années, j’ai rencontré des familles qui avaient des enfants et qui faisaient l’école à la maison. C’était une idée qui me parlait beaucoup », raconte Jessica Albert, dont les enfants sont âgés de 7 et 4 ans.
L’aînée suit des cours qui correspondent à la deuxième année primaire et le cadet commencera l’équivalent de la maternelle en 2026. Pour avoir le droit d’enseigner à la maison, cette maman dépose, à chaque début d’année, un projet d’apprentissage qu’elle remet à la Direction de l’enseignement à la maison (DEM) du ministère de l’Éducation. Pour cette Johannaise, l’école à la maison a plusieurs avantages, dont une plus grande flexibilité.
« Pour les apprentissages, je suis capable de faire l’académique sur un temps plus court qu’à l’école. On sait que les enfants passent du temps à l’école à faire de la logistique. À la maison, je commence par le plus difficile pour ma fille, soit le français, et je la récompense en faisant des mathématiques. Comme on est capable de faire l’académique plus rapidement, on passe la journée à découvrir le monde. Pour moi, c’est un grand plus, car je suis là pour chaque petite étape », assure-t-elle.
La socialisation
Quand Jessica Albert a fait le choix de faire l’école à la maison, il était évident qu’il fallait sortir pour faire socialiser ses enfants. La mère de deux enfants a découvert, par l’entremise d’une de ses amies, les organismes avec des espaces collectifs pour l’apprentissage. Ils offrent des ateliers enrichissants et stimulants aux familles qui donnent l’enseignement à la maison.
« On a des activités avec mes enfants quatre jours par semaine. Pour moi, c’était non négociable. On va actuellement dans deux organismes différents. Un, ici dans la région à Saint-Alexandre, et un autre, le RePaire, à Bedford. Mes enfants ont plein d’amis qu’ils voient à différents moments de la semaine. Je veux que mes enfants s’épanouissent sur tous les plans du développement. On fait des projets de sciences trippants. On va dehors énormément », note-t-elle.
La dynamique quotidienne de la famille Albert est différente de celle que l’on voit dans les écoles. Son horaire hebdomadaire est parsemé de trois ou quatre sorties en plus des apprentissages à la maison. La famille a une plus grande liberté pour partir en vacances au moment où elle le souhaite et les enfants peuvent rester au lit lorsqu’ils sont malades.
Le Repaire
Fondé en 2019 par Stéphanie Martin-Gauthier, le RePaire est un espace de rencontre créé pour éviter l’isolement des enfants qui reçoivent l’école à la maison. Organisme à but non lucratif, il autofinance la plupart de ses activités et demande un abonnement annuel aux parents inscrits. Les locaux sont ouverts du lundi au mercredi. Ils ont une grande salle intérieure, une cuisine et un espace extérieur.
« On n’offre pas d’appui pour le côté académique. On réalise des activités qui aident à l’apprentissage d’une manière didactique. On a un club de lecture, on fait des expériences scientifiques, des ateliers artistiques et culinaires. Nous faisons des sorties à la caserne de pompiers, dans les musées et les entreprises », mentionne Geneviève Nadeau-Millette, présidente du conseil d’administration du RePaire.