Le nombre de places offertes dans les cours de natation chute de moitié en cinq ans

Mathilde Cloutier

mcloutier@canadafrancais.com

Le nombre de places offertes dans les cours de natation chute de moitié en cinq ans
Il y avait 3210 places disponibles dans les cours de natation pour l'année 2023-2024 à Saint-Jean-sur-Richelieu. (Photo : (Photo Getty Images - Imgorthand))

Le nombre de places pour les enfants de 0 à 12 ans dans les cours de natation offerts à Saint-Jean-sur-Richelieu a dégringolé depuis la pandémie, passant de 5600 places pour l’année 20182019 à 3210 places pour 20232024. Il s’agit d’une baisse de près de 43 %.

« On n’est pas différents des autres endroits au Québec. Il y a une pénurie de cours de natation dû à une pénurie de personnel, c’est ça la plus grande raison à Saint-Jean », reconnaît Julie Beauchemin, gestionnaire administrative aux services aux étudiants et à la communauté du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu.

La situation est similaire presque partout au Québec : l’inscription aux cours de natation est plus ardue que jamais à cause d’une forte demande et d’un manque de ressources. La rareté de la main-d’œuvre est l’élément le plus problématique dans le Haut-Richelieu. Durant la pandémie, le cours de Moniteur en natation de la Société de sauvetage, nécessaire pour être engagé comme moniteur, n’a pas pu être donné pendant près d’un an. Moins de personnes qualifiées ont donc pu être formées.

Marie-Anne Lavoie, directrice du Service de la culture, du développement social et du loisir à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, rapporte également que les moniteurs demandent moins d’heures de travail qu’auparavant. « Il y a une transformation du marché du travail présentement, et c’est vécu, je pense, dans plusieurs corps de métier », observe-t-elle.

Forte demande

Lors du dernier recensement de Statistique Canada, en 2021, Saint-Jean-sur-Richelieu comptait environ 13 630 enfants âgés de 0 et 12 ans. Avec 3210 places disponibles dans les cours de natation pour l’année 20232024, cela signifie que seul un enfant sur quatre aurait théoriquement accès à une place. « À l’instar de l’ensemble des villes au Québec, il y a une demande qui est un peu plus grande que l’offre », confirme Julie Beauchemin.

Avant la pandémie, il restait des places non comblées dans certains cours, ce qui n’est plus le cas maintenant. « On ne se le cachera pas, il faut être là à l’heure aux inscriptions. Il y a certains cours qui se complètent extrêmement rapidement », ajoute-t-elle. Elle précise cependant que l’offre aux enfants est la priorité et que l’horaire est maximisé pour permettre le plus de cours possible.

Dans un communiqué publié le 22 octobre dernier, la Société de sauvetage rappelait que « la natation est une compétence de survie essentielle ». L’organisme se dit conscient de la demande croissante pour les cours de natation et propose diverses solutions, comme l’intégration de cours de natation de base dans les écoles ainsi que des cours gratuits dans les piscines extérieures pendant l’été, afin de résoudre le problème.

Partenariat

À Saint-Jean, la gestion des cours de natation est effectuée par le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. Les piscines municipales ainsi que celles du réseau scolaire, comme Marie-Rivier, sont mises à contribution, en plus de celles situées au Collège militaire royal et à la Garnison Saint-Jean.

L’offre est uniformisée à travers les différentes piscines. Les coûts sont les mêmes et l’inscription se fait à partir du même site internet. Il n’y a pas de priorité lors de l’inscription pour les enfants déjà inscrits. « C’est une stratégie d’équité pour garder l’offre la plus accessible possible », explique Marie-Anne Lavoie.

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