Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre observée dans le domaine de l’éducation, la présence des enseignants qui ne détiennent pas un brevet d’enseignement dans les écoles est plus importante que jamais. Pour bien les accompagner dans leur mandat auprès des élèves, un programme de mentorat avec des enseignants d’expérience a été mis sur pied.
Le Canada Français a pu rencontrer Isabelle Desrochers, enseignante et mentore, qui offre du soutien à Catherine Loiselle-Mayer, enseignante et non-détentrice d’un brevet. Toutes deux enseignent à la Polyvalente Chanoine-Armand-Racicot.
Accompagnement
Catherine Loiselle-Mayer, qui œuvrait auparavant dans le domaine de la santé, a choisi de faire un changement de carrière et de s’orienter vers l’enseignement. Elle a entamé ce nouveau cheminement l’automne dernier, à la rentrée scolaire.
« J’ai été jumelée avec Isabelle dès mon arrivée pour que je puisse avoir les bases du métier. Heureusement, cela a rapidement cliqué entre nous deux et on travaille très bien ensemble », explique-t-elle.
L’enseignante d’expérience accompagne Mme Loiselle-Mayer dans plusieurs aspects du métier, notamment en ce qui a trait à la structure des cours et à la gestion d’une classe. « Si je n’avais pas eu cette précieuse aide, je ne suis pas certaine que je serais restée. Le fait d’avoir quelqu’un de disponible pour nous guider change tout », souligne Mme Loiselle-Mayer. « Le mentorat, c’est plus que du soutien professionnel. C’est également un grand support moral, qui est nécessaire selon moi », ajoute-t-elle.
Importance
De son côté, Isabelle Desrochers offre des services de mentorat à ses paires depuis quelques années. « Notre métier est exigeant. Nos nouveaux collègues arrivent de milieux variés, et c’est très enrichissant pour une école. Notre rôle est notamment d’être là pour faciliter leur quotidien en leur faisant connaître la culture d’une école, mais aussi en les écoutant et les soutenant », mentionne celle qui remarque un bel esprit d’équipe au sein du personnel de l’école.
Selon l’enseignante, ses heures consacrées au mentorat peuvent aussi être bénéfiques pour elle. « Souvent, on travaille ensemble pour relever des défis, comme la mise sur pied d’un projet. Ça devient rapidement du plaisir et un beau partage d’idées », raconte Mme Desrochers.
Programme
Plusieurs outils sont mis à la disposition des enseignants qui ne détiennent pas de brevet, dans le cadre d’un programme en insertion professionnelle ayant officiellement vu le jour en 2022. « Des projets pilotes de mentorat avaient aussi été effectués avant cela », précise Mélanie Filion, conseillère pédagogique au Centre de services scolaire des Hautes-Rivières.
Ce programme s’appliquant à l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire se déploie sur plusieurs axes. Pour bien préparer les enseignants à la rentrée scolaire, l’axe « zéro » comprend, entre autres, un camp d’été de trois jours et une journée d’accueil avant la première journée de classe. L’axe « un » est la présence de mentors pour les accompagner. « Les personnes ayant des difficultés plus persistantes peuvent aussi recevoir du soutien d’enseignants retraités », indique Mme Filion.
Autres axes
L’axe « deux » se traduit par une vingtaine d’heures de formation, avec un volet didactique et un autre sur la gestion de classe. « Cela ne remplace pas la formation universitaire, mais avec nos besoins actuels, cela nous permet de les outiller sur ce qu’ils ont à enseigner », explique la conseillère pédagogique. Le dernier axe permet aux enseignants d’en apprendre sur les différents parcours qualifiants qui sont possibles et de trouver le meilleur pour eux.
Présentement, le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières compte 222 mentors et mentorés pour l’année. Parmi eux, il y a de nouveaux enseignants qualifiés et d’autres qui reviennent dans le domaine et qui ont besoin d’une mise à jour.
À noter que du mentorat est aussi offert pour les enseignants à la formation professionnelle et à la formation générale des adultes.
