Les députées bloquistes de Salaberry- Suroît, Claude DeBellefeuille, et de Saint-Jean, Christine Normandin, dénoncent le fait que le gouvernement libéral a réduit les heures d’ouverture de postes frontaliers auparavant ouverts 24 heures par jour. Au Québec, une dizaine de postes, dont quatre se trouvent dans le Haut-Richelieu, ont été touchés par cette mesure.
L’initiative mise en place par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) est entrée en vigueur le 6 janvier. Depuis, le poste frontalier de Clarenceville n’est ouvert que de 8h à 16h, ceux à Noyan et sur la route 223 à Lacolle le sont de 8h à 20h, et, toujours à Lacolle, sur la route 221, l’accès est possible entre 6h et 22h. Des horaires encore plus restreints s’appliquent aux transporteurs commerciaux.
« On a moins de surveillance alors qu’il y a une demande pour qu’il y en ait plus et que le Canada s’est engagé à ce qu’il y en ait plus. Il y a eu une annonce de l’augmentation du financement pour la sécurité à la frontière, mais la première chose [que les libéraux] font est de couper les heures des postes frontaliers », déplore Mme Normandin.
L’ASFC explique que la période pour faire la planification et la modification des heures de service s’est étalée sur plusieurs mois. Ces changements ont été prévus en collaboration avec le U.S. Customs and Border Protection.
« Ces points d’entrée traitaient en moyenne deux voitures ou camions commerciaux ou moins par heure pendant les heures où ils ne sont plus opérationnels. Pour la majorité de ces points d’entrée, il existe une autre option de passage frontalier dans un rayon de 25 km ou moins, et pour d’autres, dans un rayon de 50 km au maximum », explique Karine Martel, porte-parole de l’ASFC.
Les députées bloquistes jugent que les nouveaux horaires sont nuisibles à plusieurs égards et demandent un retour à la normale, avec des services 24 heures par jour.
Services
Des élus de municipalités qui longent la frontière ont mentionné aux élues bloquistes qu’ils sont inquiets de ne pas avoir été informés sur la façon dont les services d’urgence des deux nations pourront traverser la frontière pour se prêter main-forte lorsque les postes douaniers sont fermés.
L’ASFC dit que ce n’est pas un enjeu et que « des protocoles d’accords sont en place pour permettre aux services d’urgence canadiens et américains de traverser », mais l’information ne semble pas avoir été diffusée.
Mme Normandin souligne que des travaux majeurs sont prévus au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle (le plus achalandé au Québec). Les voyageurs vont donc devoir se rabattre vers des postes frontaliers limitrophes, comme ceux de Lacolle. Selon la députée, cela incitera l’ASFC à revoir ses horaires de nouveau.
« C’est de la vision à court terme […] Même si [les travaux] sont juste dans un an ou un an et demi, pourquoi couper les heures d’ouverture pour après ça les ramener? » déplore-t-elle.
Frontière
La porte-parole de l’ASFC indique que « les postes frontaliers sont équipés de systèmes de vidéosurveillance qui permettent à [l’Agence] de conserver un contrôle sur les allées et venues aux points d’entrée en dehors des heures de service ».
Caméra ou pas, Mme Normandin indique que certains postes n’ont même pas de barrière physique. Une simple vidéosurveillance ne permet pas une intervention dans un temps optimal.
Le ministre responsable de l’ASFC, David McGuinty, n’a pas mentionné le désir de revoir sa décision.