Le Bingo communautaire Haut- Richelieu, un organisme à but non lucratif (OBNL), génère des revenus annuels de près de 5 M$. Si bien que chaque année, des redevances de 540 000$ peuvent être remises aux six OBNL qui le gèrent depuis 11 ans. La salle attire près de 5000 personnes chaque mois, créant ainsi une vingtaine d’emplois dans la région. Le Canada Français jette un regard sur cette entreprise communautaire située au 186, boulevard Saint-Joseph, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Le Bingo communautaire Haut-Richelieu organise neuf séances de bingo chaque semaine. Des prix allant jusqu’à 5500$ par soirée sont remis. Le chiffre d’affaires annuel est de 4,7 M$. De ce total, 2,5 M$ sont remis à la clientèle en prix. Le Bingo remet aussi des redevances annuelles de 540 000$, offrant ainsi 90 000$ à chacun des six organismes qui en assurent la gestion, soit la Société nationale des Québécois, la Maison Hina, Actions Jeunes Saint-Luc, l’Association Sportive Saint-Luc, l’Association des Handicapés de Saint-Luc et la Société luçoise des personnes handicapées.
Le Bingo communautaire Haut-Richelieu a toutefois bien failli disparaître il y a une dizaine d’années. En janvier 2013, l’ancien promoteur a fait faillite. Les quinze organismes qui recevaient à l’époque des redevances de 15 000$ par année étaient en péril. Rappelons que depuis la création de la Société des bingos du Québec en 1997, la Loi sur les loteries et appareils d’amusement oblige les bingos à utiliser 55% des profits pour la gestion de la salle et à offrir l’autre 45% des gains aux organismes communautaires.
«Tous les bingos du Québec n’existent que pour donner des redevances aux organismes à but non lucratif. Parfois, les promoteurs privés sont plus gourmands. La gestion coûte plus cher et ils donnent moins aux organismes. On a vu ça aussi. Quand le promoteur a fait faillite, j’ai lancé l’idée de repartir le Bingo, mais sous forme d’organisme à but non lucratif. Des 15 organismes affiliés, seulement six ont décidé d’embarquer dans le projet. Je suis fier d’être encore là pour la communauté et pour nos employés», raconte Christian Haché, président du Bingo communautaire Haut-Richelieu.
Des rénovations
Le président du conseil d’administration du Bingo communautaire Haut-Richelieu raconte que l’ancien promoteur avait laissé la salle se détériorer. Les locaux étaient sales et les tapis avaient des puces, notamment. En mars 2013, les six organismes ont entamé de rénover la salle. Avec l’aide de bénévoles, l’endroit a été remis à neuf.
«La salle était insalubre. Les clients se plaignaient de se faire piquer les jambes. On a loué une machine à pression et à vapeur pour enlever toutes les puces des tapis. C’est grâce à l’action bénévole de trente personnes qu’on a réussi à ouvrir trois mois plus tard. Ils venaient souvent pour nous aider à nettoyer et à peinturer», se remémore M. Haché.
L’entreprise du Bingo
Le 1er juin 2013, le Bingo a rouvert ses portes. Il est depuis géré par six organismes communautaires. Au cours de la première année sous cette nouvelle administration, le Bingo a généré 26 000$ en redevances pour chaque organisme partenaire.
À travers les 10 dernières années, le conseil d’administration a mis en place différentes stratégies pour attirer plus de clientèle. Manon Léger, la gérante du Bingo, s’est chargée d’offrir des repas à bas prix dans le restaurant. Également, le Bingo organise des soirées thématiques pendant la saison estivale et le temps des Fêtes.
«Les premières années, on a eu beaucoup de bénévoles. Il fallait remonter la pente et attirer une nouvelle clientèle. Ça fait 35 ans que je suis dans le monde du bingo. Quand on a rouvert le bingo, on s’est mobilisés pour garder les mêmes employés. On a du bon service à la clientèle. On fait des soirées spéciales pour gâter nos clients. À Noël, on fait de la dinde et de la tourtière. Avec le modèle actuel, on attire des personnes de Sherbrooke et Granby», indique Manon Léger.
Des outils contre la dépendance au jeu
« Le bingo est différent du salon de jeu. Dans un salon de jeu, les gens peuvent arriver dès l’ouverture jusqu’à la fermeture et ils peuvent dépenser autant qu’ils veulent. Au bingo, par contre, il y a une heure de début et de fin et vous ne pouvez pas étamper plus que la capacité cognitive que vous avez. On a des gens qui jouent sur plusieurs séances, mais il y a quand même une limite », affirme Éric Castonguay, le directeur général du Secrétariat du bingo.
Des formations sont aussi données aux employés des bingos pour reconnaître les signes du jeu compulsif. « Généralement, si une personne vient tous les jours de la semaine, les employés devraient les approcher pour les référer vers le site aidejeu.ca », ajoute M. Castonguay.
En 1993, la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec, responsable de réglementer les bingos communautaires, a développé l’organisme Jeu : aide et référence. Il a été créé afin de soutenir les personnes qui pourraient développer une dépendance que ce soit au bingo ou à tout autre jeu de hasard. Les intervenants de l’organisme sont disponibles 24h/24, 7j/7 pour répondre gratuitement aux appels.