En plus d’avoir été anormalement chaud, le mois de novembre a aussi été caractérisé par le fait que le niveau de la rivière Richelieu a été plus bas qu’habituellement. Le Comité de concertation et de valorisation du bassin versant de la rivière Richelieu (COVABAR) estime que la situation n’est pas inquiétante, mais qu’elle image bien l’impact des changements climatiques.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, le niveau de la rivière Richelieu est plus bas que la médiane habituelle depuis les environs du 10 octobre. À la mi-novembre, ce phénomène s’est accentué, amenant des écarts de près de 40 cm avec les mesures généralement connues à cette période de l’année. Par exemple, en date du 12 novembre, le niveau était enregistré à 28,429 m tandis que la médiane pour cette journée est de 28,8645 m.
« À date, on se l’explique à cause du peu de précipitations qu’il y a eu cet automne. En principe, avec les pluies de l’automne la rivière se gonfle pour l’hiver […] On a eu un automne très sec », explique Sylvain Lapointe, directeur général du COVABAR.
M. Lapointe indique que le niveau du Richelieu se maintient généralement dans les environs de 28,5 m. Son seuil d’inondation mineur est de 30,10 m, et son seuil d’inondation majeur est de 30,47 m. Le niveau est aussi considéré comme inquiétant dès qu’il s’approche de 28 m.
« Le problème est que si ça reste trop bas pour l’hiver, s’il y a des températures très froides et qu’on a un couvert de glace important, pour certaines stations de filtration d’eau, ça peut entraîner des problèmes au niveau des prises d’eau. Tandis que quand l’eau est à une certaine hauteur, la prise d’eau est amplement couverte pour ne pas être touchée [ou obstruée] par la glace », explique Sylvain Lapointe.
Altérations
Le niveau du Richelieu n’est pas un dossier qui est présentement inquiétant aux yeux du COVABAR. C’est toutefois « un bon indicateur des changements climatiques. On est témoins, veut veut pas, de cette réalité-là tous les jours », précise M. Lapointe.
Les changements climatiques peuvent notamment se voir selon le niveau de la rivière et la pratique de certains sports hivernaux qui devient de plus en plus occasionnelle. « On a juste à penser à la pêche sur glace, par exemple », résume-t-il.
À long terme, un abaissement général du niveau du Richelieu pourrait avoir des impacts sur la biodiversité. Par exemple, dans un tel scénario, le couvert de glace serait plus bas, ce qui amènerait certaines espèces à se déplacer durant l’hiver et peut-être même aller vers des endroits où elles ne seraient pas en mesure de survivre.
Rivière
Les matières polluantes qui se trouvent dans le Richelieu prennent plus de temps à se diluer lorsque le niveau de l’eau est bas. « Avec moins d’eau, l’effet de dilution est moins là, alors il peut y avoir une concentration de certains polluants », souligne M. Lapointe.
Malgré les récentes précipitations que la région a connues, le niveau de l’eau de la rivière est encore en dessous des normales d’environ 30 cm.
De façon générale, la qualité de l’eau de la rivière est excellente dans la région du Haut-Richelieu. « Pas au point de se servir un verre d’eau à même la rivière, mais on n’est pas loin », estime le directeur général.