Selon le plus récent Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), force est de constater que la situation demeure préoccupante dans plusieurs régions du Québec, dont Saint-Jean-sur-Richelieu. Toutefois, la plupart des données relatives au taux d’inoccupation de la ville en 2024 sont indisponibles.
« La qualité de nos données est dépendante du nombre de répondants à notre sondage. Parfois, avec les données qu’on reçoit, les marges d’erreur sont importantes et la qualité n’est pas au rendez-vous. Cela a été le cas pour Saint-Jean-sur-Richelieu, pour cette fois », explique Francis Cortellino, économiste pour la SCHL.
« On peut quand même se douter que le taux d’inoccupation est assez faible, entre autres si l’on regarde le taux pour la Rive-Sud, qui est de 1,9% », ajoute-t-il. D’autres indices du rapport mènent aussi vers cette supposition: le taux d’inoccupation des appartements d’une chambre à Saint-Jean-sur-Richlieu est fixé à 0,2%, alors que le taux pour tous les appartements situés dans le secteur Saint-Luc est à 0,5%. Rappelons qu’en 2023, le taux d’inoccupation était de 0,4% dans toute la ville.
Migration
L’une des raisons principales qui expliquent ces faibles taux est la migration de la population vers le Haut-Richelieu qui est supérieure au nombre de personnes qui quittent le territoire. « Les plus récentes données de migration internationale indiquent aussi que cette dernière a été très forte à Saint-Jean-sur-Richelieu, entre autres pour ce qui est des immigrants temporaires », indique M. Cortellino. Il est à noter que de nombreux nouveaux arrivants deviennent en premier lieu des locataires.
Il y a aussi davantage de jeunes qui ont de la difficulté à effectuer leur premier achat de maison. Ils sont ainsi plus longtemps sur le marché locatif. « Ce n’est pas facile avec les hausses de prix des dernières années et les taux d’intérêt qui étaient élevés », précise l’économiste.
Loyers
Pour ce qui est du loyer moyen des logements occupés à Saint-Jean-sur-Richelieu, il est passé de 889$ à 974$ entre 2023 et 2024. Quant aux logements à louer, il suffit d’une simple visite sur des plateformes comme Kijiji et Marketplace pour se rendre compte qu’il y en a très peu et que les prix sont gonflés. À titre d’exemple, les coûts pour un appartement 4 1/2 peuvent aller jusqu’à 1800$ par mois. « Cela nous indique qu’il y a encore une pression sur le marché et que la demande est supérieure à l’offre », mentionne Francis Cortellino.
Déménagements
Les données qui concernent le taux de rotation sont également indisponibles pour Saint-Jean-sur-Richelieu en 2024. Par contre, étant donné que le taux de rotation de 2023 était de 9,6% et que celui pour toute la Rive-Sud se situe à environ 10% en 2024, on peut en déduire qu’il reste assez faible.
« Quand il n’y a pas beaucoup de logements disponibles sur le marché, les gens peuvent craindre de ne pas pouvoir se trouver autre chose s’ils déménagent, et de devoir affronter des loyers plus élevés », explique l’économiste de la SCHL.
Prévisions
La Société canadienne d’hypothèques et de logement travaille présentement sur ses prévisions pour 2025 du marché locatif dans la province. L’équipe se dit un peu plus optimiste que les années précédentes.
« À titre d’exemple, 20 000 appartements locatifs sont présentement en construction, ce qui est historiquement très élevé. L’offre augmentera donc dans les prochains trimestres », indique M. Cortellino. Selon lui, la demande de logements pourrait aussi diminuer en raison de la volonté des gouvernements provincial et fédéral de revoir à la baisse l’immigration internationale.