La famille Marcil est toujours à la recherche d’une personne qui souhaiterait reprendre la dernière laiterie patrimoniale de pierres de la Montérégie qui composait le corps de ferme familial situé sur la rue Bernier à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Rappelons que le 8 mai 2024, une séance du Comité sur les demandes de démolition approuvait une requête qui visait le 911, rue Bernier, un corps de ferme appartenant à la famille Marcil. Situé dans le secteur Saint-Luc, l’ensemble comprenait une petite laiterie de pierres dont la valeur patrimoniale était supérieure.
Face à l’opposition du public et des organismes de défense du patrimoine quant à la disparition de ce bâtiment d’intérêt, la famille Marcil avait proposé de démanteler la laiterie pierre par pierre dans le but de la conserver et de la reconstruire ailleurs. La proposition avait été approuvée par la Ville, qui avait alors imposé l’ensemble de la manœuvre et l’entreposage aux frais de la famille propriétaire.
Une caution de 50 000$ a également été prélevée par la Municipalité, afin d’assurer le bon déroulement de la procédure. La famille Marcil avait alors 12 mois pour trouver preneur et ainsi récupérer son dépôt.
Intérêt
Paul Poirier, membre et représentant de la famille Marcil, explique avoir reçu l’intérêt de cinq personnes pour reprendre la laiterie. La majorité des échanges ont été réalisés par téléphone et par courriel, outre une rencontre en présentiel.
M. Poirier affirme toutefois ne pas avoir trouvé de repreneur, expliquant que si les gens sont très enthousiastes sur le papier, ils ne réalisent pas tous l’ampleur de la manœuvre. En effet, la laiterie représente aujourd’hui quatorze palettes remplies de pierres, des montants de bois et une toiture.
« Ça prend un lift spécial avec des roues de caoutchouc, qui permet de rouler sur une surface non uniforme et de rentrer dans la grange, aller chercher tout ça, et charger le tout sur des camions », témoigne Paul Poirier en entrevue avec Le Canada Français.
Enjeux
Certaines personnes qui avaient manifesté leur intérêt se seraient soustraites compte tenu du manque de rentabilité du projet de reconstruction, tandis que d’autres se sont rétractées à cause de la réglementation entourant de tels projets.
Paul Poirier explique avoir échangé avec un citoyen de l’île d’Orléans, qui se serait finalement retiré à cause de la réglementation très stricte de la péninsule lorsqu’il est question de projets de reconstruction à l’identique des bâtiments patrimoniaux.
« Il y en a d’autres qui ont peur de rebâtir et de se faire achaler par les férus du patrimoine qui pourraient dire que ça n’a pas été fait selon les normes », ajoute Paul Poirier, qui déplore la situation, provoquée par les opposants à la disparition de la laiterie, compte tenu du silence actuel sur sa reprise.
Date limite
« J’aimerais être capable de trouver un repreneur rapidement et prouver à monsieur Marcil que la démarche en valait la peine », soupire M. Poirier qui réitère que, l’idéal, serait que la laiterie reste dans la région pour évoquer l’héritage de la famille.
Paul Poirier souligne que le dernier descendant Marcil, Bernard Marcil, est âgé de 94 ans et mérite donc une conclusion à cette histoire, surtout lorsqu’on prend en considération les nombreux frais impliqués dans le processus de sauvegarde de la laiterie depuis la décision rendue par le Comité. La famille Marcil a jusqu’au 14 novembre pour trouver un acquéreur et ainsi récupérer sa caution.
Toute personne qui souhaiterait acquérir la petite laiterie patrimoniale de pierres de la famille Marcil est priée de contacter Paul Poirier à l’adresse paulpoirier02@gmail.com.
