La bière sans alcool, populaire même sans les défis

Mathilde Cloutier

mcloutier@canadafrancais.com

La bière sans alcool, populaire même sans les défis
Sébastien et Francis Laganière, copropriétaires de la brasserie Lagabière, produisent leur ligne de bières sans alcool depuis deux ans et demi.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Jessyca Viens Gaboriau))

Malgré une popularité en forte hausse dans les dernières années, la consommation de bières sans alcool reste à son niveau habituel pendant le traditionnel Défi 28 jours sans alcool du mois de février, selon des propriétaires de bar de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« À date, je n’ai vu aucune différence », répond d’emblée Glen Le Galle, propriétaire du pub irlandais Glen Morgan’s, sur la rue Champlain. Le bar offre une sélection de produits sans alcool, dont une bière Guinness, qui connaît une popularité stable, voire croissante, depuis l’arrivée des bières sans alcool. Or, le Défi 28 jours sans alcool de février ou le défi Dry January a peu d’impact sur les ventes du commerçant.

Du côté du bar La Trinquette, la copropriétaire Loretta Brenko voit une légère augmentation du nombre de consommations sans alcool vendues en février. La différence n’est pas assez marquée pour modifier les commandes aux fournisseurs ou le fonctionnement dans l’établissement.

Les trois propriétaires d’établissements interrogés justifient partiellement la situation par le fait que ces défis se déroulent à des moments naturellement plus calmes dans l’année. « C’est pas mal tranquille en janvier et en février dans le resto, on voit pas mal une baisse de tout », rapporte Francis Laganière, copropriétaire de la Buvette Laganière et de la brasserie Lagabière. M. Laganière rapporte que la période des Fêtes est la plus fructueuse pour la vente de bières sans alcool.

Moins d’alcool qu’avant

Loretta Brenko et Francis Laganière confirment qu’ils observent une baisse générale de la consommation d’alcool chez leur clientèle, mais aussi dans leur entourage. L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) rapportait en novembre 2024 que les jeunes consommaient moins d’alcool qu’avant : la proportion d’étudiants du secondaire ayant bu de l’alcool dans les 12 der- niers mois est passée de 60% en 2010-2011 à 41% en 2022-2023, a déterminé l’enquête de l’ISQ.

Combinés, ces faits témoignent des changements sociaux en cours en ce qui a trait à la consommation de boissons alcoolisées. « C’est plus juste le monde qui ne boit pas d’alcool qui achète (des produits sans alcool), c’est monsieur et madame Tout-le-Monde. Ce n’est plus tabou, c’est rendu que ça fait partie de la vie de bien du monde », avance M. Laganière.

Ni Mme Brenko ni M. Laganière ne s’inquiètent des répercussions économiques de la nouvelle tendance à la sobriété. Si les gens boivent moins d’alcool qu’avant, ils continuent de sortir pour se rassembler dans les bars et brasseries. « On vend plus de bières sans alcool que de mocktails, mais aussi on vend plus de bières (que de cocktails) en général », témoigne la copropriétaire de La Trinquette.

À la brasserie Lagabière, la production locale des bières sans alcool assure un chiffre d’affaires constant, peu importe l’achalandage. « Malgré les ventes de bières qui diminuent dans le monde des microbrasseries et de la consommation d’alcool en général, on se rattrape avec la sans-alcool », justifie Francis Laganière.

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