L’unité de psychiatrie de l’Hôpital du Haut-Richelieu s’est refait une beauté. La modernisation des locaux, qui comprend un remplacement complet des fenêtres, un réaménagement des chambres et une reconfiguration du poste infirmier, aura coûté 13 M$.
Les travaux à l’unité de psychiatrie ont débuté en 2023. Les premiers patients ont franchi les portes de l’unité rafraîchie ce mardi 10 juin. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre et la Fondation Santé ont financé le projet. Le Canada Français a pu visiter l’unité lors de son inauguration, vendredi dernier.
« La raison principale, c’était de se mettre aux normes », indique Martin Tétreault, directeur du programme de santé mentale, dépendance et itinérance. Créée en même temps que l’hôpital, il y a plus de 50 ans, l’unité de psychiatrie avait des lacunes à combler en ce qui a trait aux normes de sécurité notamment.
Depuis la pandémie, on constate une augmentation d’environ 30 % des besoins en psychiatrie, ajoute le directeur de programme. « On a une réflexion, comme établissement, pour voir si nos unités de soins sont toujours en phase (avec les besoins) », précise-t-il.
« C’est lié aux problématiques économiques, à la crise du logement. Ça fait en sorte qu’il y a une augmentation des crises psychosociales », renchérit Webens Louis, chef de l’unité interne de psychiatrie à l’Hôpital du Haut-Richelieu.
Une unité qui respire
La nouvelle unité de psychiatrie est loin d’être glauque. En plus des fenêtres, qui occupent une bonne partie des murs extérieurs de la section, le choix des couleurs et des matériaux donne un air moderne à l’unité. Les tons sont le blanc-gris, la couleur de bois pâle et un bleu-vert apaisant.
La visite nous amène dans deux des 14 chambres de deux places, qui accueilleront 28 patients au total. Une pratique rare en soins psychiatriques, des rideaux sont installés autour des lits pour donner plus d’intimité aux usagers. Chaque chambre est équipée d’une salle de toilette avec évier et de rangement.
Dans les chambres, comme dans le reste de l’unité, le mobilier et les matériaux sont choisis pour assurer la sécurité des usagers. Aucun cordage n’est permis, la tuyauterie est couverte et les fenêtres sont faites de vitre trempée dans du polycarbonate ; si elles brisent, les morceaux resteront en place plutôt que de tomber au sol.
La salle commune, le solarium et la salle d’apaisement ont été réaménagés. Cette dernière, qu’on appelait autrefois la « salle d’isolement », sera meublée d’un matelas de yoga et permettra de meilleures allées et venues des usagers. Deux vélos stationnaires sont installés dans la salle commune, qui compte un accès à la terrasse, réaménagée en 2018.
« Ce dont on a beaucoup parlé à nos donateurs, c’est vraiment tout le côté dignité, explique la directrice de la Fondation Santé, Julie Coupal. La beauté du milieu, l’environnement, oui, la sécurité, mais surtout que le patient ait envie de se faire soigner dans un environnement moderne ».
Plus fonctionnelle
Les améliorations se font sentir du côté fonctionnel également. Tout d’abord, les travaux ont permis d’installer une ventilation plus efficace ainsi que l’air climatisé. Des caméras de surveillance ont été ajoutées dans les salles communes, ce qui permettra au personnel d’intervenir plus rapidement quand une situation se déclare.
Le poste d’infirmier, central à l’unité, a été agrandi. Conformément au reste de l’hôpital, l’unité de psychiatrie se dote du même coup d’une machine Pyxis, barrée sous code, qui distribue automatiquement les médicaments demandés par le personnel.
Situées au 4e étage de l’hôpital, l’unité de psychiatrie et son unité d’évaluation et de traitement transitoire (U.E.T.T.) reçoivent plus de 1500 visites chaque année. En tout, plus de 3000 personnes visitent l’hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu pour des raisons de santé mentale chaque année.
L’U.E.T.T. accueille et évalue les patients pendant deux jours au maximum. Dans l’unité de psychiatrie, la durée moyenne du séjour est de 21 jours.
