Il compétitionne en BMX en ayant une paralysie cérébrale

Daniela Vargas Rojas
drojas@canadafrancais.com

Il compétitionne en BMX en ayant une paralysie cérébrale
Aujourd'hui, Zackary Lessard fait partie du club de BMX du Haut-Richelieu et de l'écurie Race Inc. Cette année, son objectif est de compétitionner dans toutes les épreuves officielles de BMX au Québec. (Photo : (Photo gracieuseté - FT Photography))

Zackary Lessard, un garçon de 8 ans né avec une paralysie cérébrale, a accompli son rêve de compétitionner pour une équipe de BMX. Cet exploit a été possible grâce à une chirurgie. L’intervention d’une durée de 10 heures a permis à ce passionné de vélo d’améliorer son équilibre et de mieux contrôler ses mouvements. Aujourd’hui, un an après l’opération et plus de six mois de réadaptation intensive, Zackary Lessard est l’un de seuls enfants vivant avec un handicap qui compétitionne dans les championnats de BMX au Québec.

Originaire de Sainte-Anne-de-Sabrevois, Zackary Lessard a commencé ses leçons de vélo à l’âge de quatre ans. Monté sur son vélo trotteur, le garçon s’amusait à garder son équilibre et à descendre les pentes à l’aide de ses deux jambes. Accompagné de ses frères, qui pratiquent aussi le BMX, il a même participé à des compétitions à travers le Québec .

« Zackary se débrouillait très bien. Il était compétitif. Je pense que lorsqu’il était en compétition, Zackary ne sentait pas tellement son handicap. Il n’avait pas besoin de courir, mais juste de se pousser et il était très fonctionnel. Par contre, dès l’âge de 5 ou 6 ans, les enfants qui pratiquent ce sport doivent passer au BMX. C’était un enjeu. Il a travaillé très fort et il a réussi à apprendre à pédaler malgré son atteinte au bas du corps. On a atteint un niveau et on a stagné », raconte Maxime Lessard, le père de Zackary.

L’opération

Malgré les nombreuses séances de réadaptation, Zackary ne faisait plus de progrès. À l’âge de 7 ans et demi, le garçon passe une série de tests qui le qualifient pour une intervention chirurgicale appelée rhizotomie dorsale sélective. L’opération vise à sectionner certains nerfs de la colonne vertébrale pour réduire la spasticité et améliorer sa mobilité.

« En fait, pendant l’opération, on ne coupe pas complètement les nerfs qui amènent à la contraction. C’est plus les nerfs sensitifs qui sont coupés et ceux-ci vont couper la boucle réflexe qui cause les spasmes. L’opération ne lui permet pas de faire des mouvements qu’il ne contrôlait pas avant. Toutefois, il a réussi à améliorer la nage, à marcher plus droit, à lever et dissocier les jambes, à améliorer son équilibre et à faire des mouvements plus précis », mentionne Ariane Hébert-Jodoin, physiothérapeute au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, qui s’est chargée de la réadaptation de Zackary en compagnie de sa collègue Isabelle Lalonde.

La réadaptation

Pour réussir à compétitionner en BMX, Zackary a suivi des séances de réadaptation à l’hôpital pendant deux mois et de rééducation intensive en physiothérapie pendant six mois, à raison de deux séances par semaine. À la suite de la chirurgie, il a dû réapprendre à s’assoir, à se tenir débout, à marcher, à se lever et à monter les escaliers.

« J’aime ça faire du BMX parce que je me sens comme les enfants normaux. Je peux aller vite et c’est cool. Quand on a fait l’opération, je n’avais pas peur. Je trouvais ça cool parce qu’après, je pouvais faire du BMX », mentionne Zackary Lessard avec enthousiasme.

Aujourd’hui, le garçon fait partie du club de BMX du Haut-Richelieu et de l’écurie Race Inc. Cette année, son objectif est de compétitionner dans toutes les épreuves officielles de BMX sans l’aide de son père lors du départ. Maxime Lessard affirme que cette opération a permis à son fils de reprendre confiance en lui. « Je suis content de voir mon fils vivre sa passion et le voir faire de la compétition dans un sport extrême comme tous les autres enfants. Je suis sûr qu’il est fier de voir ses efforts récompensés », conclut M. Lessard.

La paralysie cérébrale

La famille Lessard Blouin a appris que Zackary était atteint d’une sorte de diplégie spastique deux ans après sa naissance. La diplégie spastique est un type de paralysie cérébrale qui touche les deux membres inférieurs du corps.

« La paralysie cérébrale atteint les personnes à différents niveaux. Le premier niveau est le plus léger, et le niveau cinq, le plus intense. Dans le cas de Zackary, il est au niveau un de l’échelle. La diplégie spastique provoque des contractions musculaires qui sont involontaires. Le cerveau n’a pas demandé ses contractions. Toutefois, plus il y a de tonus musculaires, plus les spasmes sont involontaires. Ça provoque un manque de contrôle avec la coordination des jambes », explique Ariane Hébert-Jodoin.

Rappelons que la paralysie cérébrale est un terme général qui sert à décrire un groupe de troubles chroniques qui affectent les mouvements du corps et la coordination musculaire. Elle apparaît à la naissance ou lors de la petite enfance et ne s’aggrave généralement pas au fil du temps.

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