Les travaux d’entretien qu’Hydro-Québec prévoyait faire sur le réseau qui se situe derrière les propriétés de la rue du Jade ont été suspendus. Des résidents du secteur Saint-Luc en sont satisfaits, car ils avançaient que les opérations à venir étaient non nécessaires, voire agressives. De plus, elles se situaient dans un secteur identifié au Plan de conservation des milieux naturels de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Il y a quelques semaines déjà, Richard Guesdon, un ancien employé d’Hydro-Québec qui réside sur la rue du Jade depuis plusieurs années, a pris connaissance que des travaux d’entretien concernant le réseau électrique allaient avoir lieu derrière chez lui.
Le Johannais estime que certains des arbres visés par les travaux étaient au-delà de la distance où la société d’État est autorisée d’agir. Il évoque que plusieurs opérations concernaient des arbres qui ne portent pas atteinte au réseau.
« Avant que la cime des épinettes, qui sont à pratiquement 15 pieds, atteigne la hauteur de leur ligne, ça va prendre au moins 50 à 75 ans […] C’est même dégagé sur 4 mètres tout le long. S’il y avait des problèmes, je serais le premier à dire allez-y, coupez ce qui est problématique! » exprime M. Guesdon.
Ce dernier a fait des démarches en son nom et en celui de ses voisins auprès de la société d’État, de la Ville et de certains médias afin de dénoncer la situation. Ces efforts ont porté fruit : Hydro-Québec a récemment avisé la Ville qu’elle suspendait les travaux prévus pour cette zone.
Végétation
D’entrée de jeu, Hydro-Québec a communiqué avec la Ville pour lui faire part de ses intentions de faire des travaux dans ce secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu.
« Il faut comprendre qu’Hydro- Québec a le droit de réaliser les travaux d’entretien jugés nécessaires pour maintenir la sécurité de ses lignes », explique la conseillère stratégies numériques et relations médias de la Ville, Marie-Pier Gagnon.
Hydro-Québec a expliqué que la ligne derrière les propriétés de la rue du Jade doit faire l’objet de travaux de maîtrise de la végétation. Certaines coupes y sont ainsi envisagées, car « les arbres à grand déploiement qui poussent à l’intérieur des zones de dégagement représentent un risque de contact avec les fils électriques […] Il s’agit de déboisement sélectif des arbres non compatibles avec le réseau pour établir un corridor de sécurité afin d’assurer une meilleure fiabilité du réseau pour le voisinage », détaille Cendrix Bouchard, conseiller stratégique en communications chez Hydro-Québec.
M. Guesdon et plusieurs de ses voisins ont jugé que les travaux de maîtrise de la végétation envisagés derrière chez eux semblaient injustifiés et trop agressifs. À leurs yeux, les opérations allaient porter atteinte au boisé qui se trouve à cet endroit et qui est inscrit dans le Plan de conservation des milieux naturels de la Ville.
Opérations
Les démarches citoyennes qui ont été déployées pour dénoncer les travaux ont fait en sorte que la Ville s’est penchée en détail sur ce que la société d’État envisageait de faire. Des vérifications ont été faites, et l’équipe municipale a confirmé qu’une partie des travaux d’entretien prévus devait avoir lieu en dehors de l’assiette de servitude permise.
« Nous avons donc signifié immédiatement à Hydro-Québec que la Ville ne consentait à aucuns travaux de déboisement, coupe, émondage ou destruction de ses arbres, arbustes, branches ou racines en dehors de l’assiette de servitude permise. À la suite de cette communication, Hydro-Québec nous a confirmé qu’elle suspendait les travaux », souligne Mme Gagnon.
Au fil des années à venir, il est fort probable que les Québécois pourront voir les travaux de maîtrise de la végétation se multiplier, car Hydro-Québec investira « 45 à 50 G$ pour assurer la fiabilité de notre réseau d’ici 2035 », indique M. Bouchard, tout en précisant que l’entreprise souhaite « réduire de 30% le taux de pannes liées à la végétation d’ici 2028 ».