La deuxième journée d’audience visant à régler la question de l’indemnité demandée par Guy Grenier, ex-chef de cabinet à la Ville de Saint-Jean-sur- Richelieu, au sujet de son congédiement jugé illégal s’est terminée sans conclusion le 29 mai. Une troisième date d’audience sera fixée. Guy Grenier planifie aussi de revoir à la baisse sa requête.
L’ancien chef de cabinet du maire Alain Laplante réclamait 415 168,43 $ à son ancien employeur, soit la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, en compensation à son congédiement survenu en mai 2018, congédiement que la Cour supérieure a déterminé comme illégal en juillet 2024. Le Tribunal administratif du travail a maintenant la tâche de répondre à cette requête.
La somme demandée par M. Grenier se déclinait en quatre réclamations différentes, incluant une indemnité pour perte salariale, une indemnité pour la perte d’emploi, des honoraires d’avocats et une somme pour les dommages moraux et punitifs encourus.
En début d’audience, jeudi dernier, l’avocat de M. Grenier a toutefois reconnu que le calcul était erroné. Dans la réclamation pour perte salariale, des intérêts avaient été ajoutés au salaire total annuel prévu dans le contrat de Guy Grenier. Ces intérêts ne devraient pas être inclus dans la requête, selon le juge Erick Waddell.
Le calcul des avantages, comme les montants associés aux semaines de vacances, devra aussi être revu, a précisé le juge Waddell. Une nouvelle requête pour fixation d’indemnité devra donc être déposée par Guy Grenier et son avocat avant la prochaine date d’audience. Celle-ci pourrait avoir lieu à l’automne 2025 ou à l’hiver 2026, a laissé entendre le juge.
Deuxième journée d’audience
Le contre-interrogatoire du témoignage de l’ex-chef de cabinet a ouvert l’audience du 29 mai. Pendant plusieurs heures, l’avocat représentant la Ville a questionné Guy Grenier principalement sur son parcours professionnel précédant son emploi à la Municipalité et sur ses tentatives pour se retrouver un travail par la suite.
Guy Grenier détient une maîtrise en administration des affaires (ou MBA) de HEC Montréal, qu’il a obtenue en 2008. Il a travaillé comme consultant pour plusieurs organismes et entreprises dans les secteurs publics et privés ainsi que pour des organisations sans but lucratif. Son congédiement de la Ville a nui à sa recherche d’emploi puisqu’elle a fait parler dans les médias, affirme Guy Grenier. « C’était un embêtement majeur à ma candidature », a-t-il déclaré.
Après le contre-interrogatoire, le juge a entendu l’interrogatoire de l’expert Stéphane Pépin, questionné par les avocats de la Municipalité. Représentant la Ville, le professionnel en ressources humaines et recrutement a avancé que le milieu du travail entre 2018 et 2021 était favorable aux employés compte tenu du bas taux de chômage. « Les chiffres étaient excellents », selon M. Pépin.
Selon l’expert, la couverture médiatique aurait eu un impact limité sur la candidature de M. Grenier à un emploi. « C’est toujours dans le positionnement de la candidature », croit-il. De son point de vue professionnel, un profil comme celui de Guy Grenier aurait été intéressant pour plusieurs employeurs.
Au contre-interrogatoire, l’avocat de l’ex-chef de cabinet a soutenu que les données amenées par l’expert concernaient des domaines sans lien avec M. Grenier. Le taux de chômage déclaré ne s’appliquerait pas aux emplois pouvant l’intéresser.
Le témoignage de François Vaillancourt, ancien directeur général de Saint-Jean-sur-Richelieu, sera entendu lors de la prochaine date d’audience. Celle-ci n’a pas encore été déterminée.