La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a présenté, le 3 décembre, sa vision d’aménagement pour le secteur Bergère et des Échevins à la population, mais aussi aux promoteurs des golfs. Ces derniers espèrent des consultations plus approfondies et une collaboration étroite avec la Municipalité pour enfin mettre un terme au statu quo.
La soirée porte ouverte organisée par la Ville au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean était la première occasion pour les promoteurs des golfs de découvrir la vision d’aménagement proposée par la Ville. Aucune communication n’a été réalisée en amont de l’événement, entre la Municipalité et les propriétaires des terrains visés du secteur.
Si M. Luc Rivard, représentant des propriétaires du golf de la Mairie, a pu échanger lors de l’événement avec le conseiller municipal du secteur Saint-Luc Marco Savard, aucun échange n’a encore eu lieu entre la Ville et les promoteurs du golf des Légendes.
Golf des Légendes
Marc Perreault, représentant des propriétaires du golf des Légendes, explique que la vision de la Ville soulève plus de questions qu’elle ne répond aux interrogations de ses clients. Il se questionne notamment sur les 75% réservés à la conservation des espaces verts, un pourcentage qui semble se concentrer majoritairement sur le terrain du golf des Légendes.
Si la Loi sur la qualité de l’environnement empêche ses clients de développer des projets sur certaines parties des 6 millions de pieds carrés dont ils sont propriétaires, M. Perreault affirme qu’elles ne représentent pas 75% de leur terrain global. Il rappelle également que la Ville est propriétaire de terrains dans le secteur. La Municipalité y possède des lots qui totalisent une superficie totale de 169 891,1 m2.
« Ce qui manque à la proposition, c’est un plan d’affaires », témoigne M. Perreault en entrevue avec Le Canada Français. « Si on se fait zoner parc non développable et qu’on n’a pas d’arrangement au préalable, en termes clairs au niveau de la loi, c’est de l’expropriation déguisée », résume-t-il.
« Je pense qu’on n’a pas d’intérêt, ni avec la Ville ni avec les propriétaires, de mettre les avocats dans le portrait. Mais pour éviter qu’on en arrive là, il faut se parler », ajoute Marc Perreault, soulignant que les demandes de rencontres entre la Ville et ses clients restent trop souvent sans réponse.
Golf de la Mairie
Du côté du golf de la Mairie, les informations présentées par la Ville le 3 décembre auraient suscité beaucoup d’intérêt et d’ouverture chez les promoteurs. Luc Rivard explique que ses clients espèrent désormais entreprendre des discussions constructives avec la Municipalité pour concrétiser un projet de développement résidentiel.
La partie est du terrain de ses clients, soit l’actuel champ de pratique, pourrait être priorisée par son emplacement éloigné des arrière-cours des résidences existantes. L’actuel boulevard de la Mairie viserait à être prolongé vers ce nouveau développement domiciliaire. Les promoteurs du golf de la Mairie espèrent y inclure une piste cyclable pour le raccorder à la passerelle de mobilité durable qui enjamberait l’autoroute 35 et relierait les deux secteurs de Saint-Luc.
En outre, les promoteurs considèrent que ce développement domiciliaire n’aurait pas d’impact sur les infrastructures souterraines, étant donné la présence de trois conduites d’égout sanitaires maîtresses qui traversent déjà le golf de la Mairie. « Ce terrain est donc prêt à construire rapidement, et ce, sans impact environnemental et financier pour la Ville », précise M. Rivard dans un communiqué adressé au journal.
« Bien qu’extrêmement ambitieux, nous croyons que ce projet pourrait être concrétisé si la Ville autorise un niveau de densification suffisante pour le rendre viable économiquement », ajoute M. Rivard. Il précise que le développement en hauteur et les stationnements souterrains rendront les loyers des futurs logements plus abordables.
Suite
Pour l’heure, les promoteurs du golf des Légendes organisent des rencontres à l’interne pour réaliser un document qui sera déposé d’ici le 10 janvier.
Marc Perreault précise que ledit document soulèvera plus de questions qu’il ne constituera une orientation, à défaut d’avoir l’ensemble des paramètres de mise en œuvre.
Luc Rivard espère, quant à lui, que la Ville mandate rapidement des intervenants sur le dossier et que des séances de travail seront organisées entre les parties pour élaborer un projet concret.
