Le bilan de la deuxième année du projet Symbiose Haut-Richelieu a été récemment dressé. Ce projet vise notamment à mobiliser des entreprises afin qu’elles intègrent l’économie circulaire à leurs pratiques. Depuis le printemps 2023, elle a permis d’éviter l’émission de 98 tonnes de gaz à effet de serre (CO2), elle a engendré 420 000$ en retombées économiques et elle a permis la réutilisation d’environ 150 tonnes de matières.
L’initiative financée par la MRC du Haut-Richelieu et Desjardins est pilotée par la Chambre de commerce et Compo Haut-Richelieu. C’est Étienne Massicotte, conseiller en économie circulaire, qui est responsable du projet depuis le tout début. Il se dit satisfait des résultats observés jusqu’à présent et de la mobilisation de la communauté d’affaires de la région.
Jusqu’à présent, l’initiative a permis d’engendrer 420 000$ en retombées économiques. « On parle entre autres d’économies pour les entreprises, mais aussi de retombées pour la communauté en général. Certaines entreprises se sont aussi donné des contrats après s’être rencontrées dans un atelier de la Symbiose », explique le conseiller en économie circulaire.
Mobilisation
En deux ans, un total de 195 organisations se sont mobilisées au sein de ce projet d’économie circulaire, que ce soit des entreprises, des organismes publics ou des organismes à but non lucratif. « Ces organisations peuvent avoir eu différents contacts avec la Symbiose, soit en participant à des événements ou encore en créant des maillages », explique Étienne Massicotte.
Pas moins de 47 maillages ont pu être concrétisés depuis le début de la Symbiose Haut-Richelieu. La création de maillages est passée de 10 lors de la première année à 37 la deuxième. Ce sont 187 synergies potentielles entre organisations qui ont été identifiées, dont 151 au cours de la dernière année seulement. De ce nombre, environ 60 synergies potentielles sont en cours de réalisation. Certaines n’ont pas pu être concrétisées.
Maillages
Plusieurs maillages sont ponctuels, comme l’échange de mobilier d’une organisation à une autre, le partage de connaissances ou encore différents dons occasionnels de matières afin qu’elles deviennent une ressource plutôt qu’un déchet.
On observe également la création de plus en plus de maillages récurrents. Une dizaine d’entre eux sont en cours, dont un qui permet la réutilisation de palettes de bois. En 2025, on prévoit qu’environ 6000 palettes seront réutilisées grâce à l’initiative. Il y a également l’entreprise Nutrifrance qui permettra aux organismes de cuisiner environ 50 000 biscuits pour leurs bénéficiaires. Ce don de résidus de production est fait toutes les deux semaines.
Impacts
Ces maillages ont des impacts considérables sur les organisations participantes: 4,7 tonnes de matières ont pu être réutilisées dans la première année du projet. La dernière année a permis de monter à un total de 150,7 tonnes sur deux ans. « Pour donner un exemple comparatif en image, il faut savoir que 100 tonnes sont environ l’équivalent d’un avion qui transporte 200 personnes », indique le responsable de la Symbiose.
Pour ce qui est de la réduction de CO2 dans l’air, la première année s’est terminée avec un résultat de 27 tonnes, alors que la deuxième a permis la réduction de 71 tonnes, soit 98 tonnes de CO2 en moins.
À venir
Pour la troisième année de la symbiose, entamée en mai, Étienne Massicotte entend offrir sa formation en économie circulaire à des entreprises, après avoir formé plusieurs organismes de développement économique.
« C’est certain qu’on revient aussi avec les ateliers de maillage, qui fonctionnent très bien. On organisera aussi une autre soirée de reconnaissance en économie circulaire, mais avec une formule différente en raison de l’augmentation significative de maillages », mentionne le jeune homme qui souhaite aussi allouer davantage de temps à la concrétisation de maillages.
En ce qui concerne la première compétition en économie circulaire au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, elle s’est terminée en mai et son retour est planifié pour l’hiver 2026. D’autres symbioses s’intéressent aussi à ce modèle pour potentiellement l’intégrer dans des cégeps de la province. Le projet a aussi reçu un prix coup de cœur du jury lors des Prix Conscientia du Conseil régional de l’environnement de la Montérégie.
Construction
Un autre domaine qui sera à exploiter cette année avec la Symbiose est celui de la construction. « Comme il s’agit d’un grand générateur de déchets, il y a un certain momentum à l’échelle de la Montérégie, en termes de projets. En plus de créer des maillages, il faut également mettre en place des pratiques pour mieux trier les matériaux sur les chantiers », remarque Étienne Massicotte.